Pour la onzième fois en l’espace de dix mois, le gouvernement d’Elisabeth Borne a eu recours au 49.3. Mais cette fois-ci, évidemment, ce n’est pas passé inaperçu. Dans les heures qui ont suivi l’annonce de la Première ministre, des milliers de personnes se rassemblaient place de la Concorde, à Paris, pour dénoncer ce passage en force. Des rassemblements spontanés ont eu lieu dans d’autres villes.

À partir du 12 mars, dans le cadre de la lutte du mouvement ouvrier contre la réforme des retraites en France, les éboueurs et les conducteurs, ainsi que certains centres d’incinération des déchets ménagers, ont rejoint ensemble le mouvement de grève.

Le 53e Congrès de la CGT se tiendra fin mars. Cette confédération syndicale occupe une position centrale dans le mouvement ouvrier français. Elle est à fois la plus puissante et la plus militante, comme le souligne son rôle dans la mobilisation actuelle contre la « réforme » des retraites.

Nous republions ici le post sur Facebook, de Jalil B, permanent CNE du secteur commerce. Il explique avec conviction que "ce n’est pas juste de la solidarité qu’il faut car cela dépasse ces entreprises, d’une certaine manière elle dépasse même la lutte dans le secteur, c’est une lutte du monde du travail. C’est défendre nos acquis et notre rapport de force que d'être aux côtés des travailleurs de Mestdagh et Delhaize."

La mobilisation contre la réforme des retraites entre dans une phase décisive. Toutes les journées d’action, depuis celle du 19 janvier, ont confirmé l’ampleur de l’opposition au projet du gouvernement et, au-delà, à l’ensemble de sa politique. Mais comme nous l’avions anticipé, ces mobilisations de 24 heures ne pouvaient pas, à elles seules, faire reculer Macron sur ce qui constitue le cœur de son offensive : le report de l’âge du départ à la retraite, l’augmentation de la durée de cotisation et la suppression des régimes spéciaux.

L'année 2022 avait été annoncée comme celle du retour à la stabilité. Mais c'est une année où le tissu social est encore plus déchiré après la pandémie du COVID : les inégalités se creusent, la tempête inflationniste appauvrit massivement les classes populaires et moyennes, un malaise social général s'installe.

Tôt dans la matinée du 6 février, un séisme dévastateur a fait trembler le Moyen-Orient. Sa magnitude de 7,8 en fait le plus violent tremblement de terre qu’ait connu cette région dans la période récente. Son onde de choc a été ressentie jusqu’au Groenland.

Vous vous souvenez comment l'année 2022 a commencé ? La pandémie semblait enfin reculer après une brève embellie en début d'année. L'économie s'était étonnamment bien redressée en 2021 et un certain nombre de pays, dont la Belgique, atteignait le même niveau qu'avant l'effondrement de 2020. Les plus optimistes prédisaient des « années folles », comme dans les années 20 du siècle passé. Une période de grande prospérité économique et de joie... Et qu'avons-nous obtenu ?

Un important scandale de corruption implique le dirigeant de la Confédération Syndicale Internationale (CSI) et des membres du Parlement européen. Ils auraient perçu de l'argent en échange de la défense des intérêts du Qatar. Une investigation du quotidien bruxellois, Le Soir, a découvert le pot aux roses.

Le 8 janvier, des partisans du président sortant Jair Bolsonaro ont envahi et saccagé plusieurs bâtiments publics dans la capitale du Brésil. Nous publions ci-dessous une déclaration de nos camarades de la section brésilienne de la TMI. L’original en portugais est disponible sur leur site.

Samedi matin, 14 janvier, une ample majorité des coopérateurs de la banque NewB a décidé la cession des activités bancaires de la coopérative. Cela s’est fait à la banque commerciale flamande VDK. Cette décision clôture une décennie d'espoirs d'une partie du mouvement syndical ainsi que celui des coopératives qui espéraient construire une alternative éthique aux banques qui furent responsables de la crise économique de 2008.

Le gouvernement illégitime de Dina Boluarte au Pérou a déclaré l'état d'urgence dans plusieurs régions et un couvre-feu à Puno, face aux protestations continues contre le coup d'État.

Depuis le 7 décembre et la destitution par le congrès du président péruvien, Pedro Castillo, les travailleurs et les paysans se mobilisent en nombre toujours plus grand. Dans certaines régions du pays, cela a pris des proportions insurrectionnelles. Les masses ont clairement perçu qu’il s’agissait d’un coup d’Etat, derrière lequel se trouvait la main de l’oligarchie capitaliste et de l’impérialisme américain.

Le 26 novembre, les militants de Sinistra Classe Rivoluzione (« Gauche Classe Révolution »), la section italienne de la TMI, ont organisé un cortège sur la manifestation nationale contre les violences faites aux femmes, à Rome. Ils y ont été la cible d’une campagne de harcèlement et d’attaques verbales de la part des organisateurs de la manifestation, des militants Queer de Non una di meno (NUDM - « Pas une de moins »).

La crise politique au Pérou s’est brutalement accélérée ces dernières heures. Le Président Castillo a décrété la suspension du Parlement, avant d’être arrêté par la police. Le parlement a voté sa destitution et a proclamé la vice-présidente nouvelle présidente du pays.

Que signifient ces événements ?

Pour le comprendre, nous devons laisser de côté les aspects constitutionnels et nous concentrer sur le cœur de ce qui vient de se produire : la CONFIEP (la confédération patronale), l’armée, la police, les médias capitalistes, l’ambassade américaine et les multinationales du secteur minier ont, via leurs agents au parlement, destitué le président Castillo du poste auquel il avait été démocratiquement élu par le peuple. Il s’agit par conséquent d’un coup d’Etat réactionnaire.

Castillo, un dirigeant syndical enseignant disposant de fortes bases dans les zones rurales, a été élu en juillet 2021, défiant tous les pronostics. C’était l’expression de la colère des masses exploitées du Pérou, des paysans pauvres, des ouvriers et des populations indigènes. Toutes les couches opprimées de la société espéraient un changement fondamental dans l’équilibre de la société, ce qu’ils ont exprimé par la revendication d’une assemblée constituante. Ils se sont ralliés au slogan de Castillo : « il ne devrait pas y avoir de pauvres dans un pays riche ». Les capitalistes qui possèdent le pays ne pouvaient pas accepter une telle situation.

Castillo, et le parti qu’il représentait – Peru Libre, avaient deux sérieuses faiblesses.

La première tenait à leur programme politique de réformes sociales sans rupture avec le capitalisme. Cette approche était purement utopique et toute tentative de l’appliquer ne pouvait avoir que deux issues : soit les réformes étaient appliquées en rompant avec le capitalisme, soit le capitalisme était préservé et les réformes étaient abandonnées.

La seconde tenait au fait que l’arithmétique parlementaire était défavorable à Castillo. La volonté démocratique des masses ne pouvait donc s’exercer que par une pression directe dans les rues. Mais jamais Castillo ou Peru Libre n’ont sérieusement appelé à une telle mobilisation, sans même parler de l’organiser.

A partir du moment où Castillo s’est résigné à n’agir que dans le cadre étroit des institutions bourgeoises, il a du faire des concessions de plus en plus importantes aux « pouvoirs en place » capitalistes. Il a renvoyé des ministres qui déplaisaient aux multinationales minières. Il a renvoyé le Chancelier contre lequel l’armée avait protesté. Il a remplacé tous ceux que n’aimait pas la confédération patronale. C’était une erreur fatale, parce ces concessions n’étaient pas suffisantes pour satisfaire l’oligarchie, qui en réclamait toujours davantage, tandis que chaque pas dans cette direction sapait la base populaire de Castillo.

Une alternative était-elle possible ? Oui. Il aurait été possible d’appeler les masses à descendre dans les rues, de dissoudre le parlement et de convoquer une assemblée révolutionnaire nationale, et de combiner ces actions avec des coups portés à la puissance économique et politique de l’oligarchie capitaliste (nationalisation du gaz, annulation des accords miniers, etc). Cette stratégie risquée aurait-elle pu échouer ? Bien sûr. Il n’y a pas de garantie de victoire dans la lutte des classes. Mais la politique de conciliation de classe, elle, ne peut mener qu’à la défaite.

Des erreurs ont aussi été commises par le parti Peru Libre (qui avait rompu avec Castillo) et son dirigeant Cerron. Au parlement, ils ont flirté avec les députés Fujimoristes (les députés de droite partisans de l’ancien dictateur Fujimori) par pure hostilité envers Castillo. AU lieu de ces manœuvres parlementaires sans principe, Peru Libre aurait dû chercher à bâtir une base de soutien parmi les masses pour exercer une pression sur la gauche de Castillo et, au cas où il y ait résisté, se préparer à le renverser.

Il y a environ un mois, Castillo avait épuisé presque tout son capital politique et ne jouissait plus que de la sympathie des couches les plus opprimées de la population, mais sans aucune organisation ni mobilisation de masse. Privé de tout soutien parlementaire, Castillo fit alors appel… à l’Organisation des Etats Américains (OEA) ! C’était déjà l’erreur commise par Evo Morales il y a quelques années en Bolivie, et elle a mené au même résultat : le renversement d’Evo ! Il semble qu’aucune leçon n’ait été retenue.

Et finalement, dans un dernier geste de désespoir, pour éviter d’être destitué par le parlement, il a tenté de dissoudre le parlement. Mais plutôt que de s’appuyer sur les masses, il semblait espérer le soutien… de l’armée !

La classe dirigeante a immédiatement réagi comme la machine bien huilée qu’elle est, et a appliqué un plan préparé d’avance. Castillo a été arrêté. Un arrangement politique est conclu entre les Fujimoristes, la droite traditionnelle et la « gauche caviar ». La destitution a été approuvée par le parlement, avec l’appui de la majorité des députés de Peru Libre et du « bloc des instituteurs », les partisans de Castillo. La vice-présidente de Castillo a été nommée présidente avec le soutien de la majorité du parlement et a appelé à un gouvernement d’« unité nationale », c’est-à-dire à un gouvernement d’unité de tous les partis contre les aspirations des travailleurs. L’OEA et les Etats-Unis ont immédiatement reconnu le nouveau gouvernement non élu. Le coup d’Etat est accompli.

Il reste à voir quelle sera la réaction des masses dans les prochaines heures. Il faut s’attendre à ce qu’elles sortent dans les rues, en particulier en dehors de la capitale Lima, dans le sud du pays et les provinces rurales. On ne peut prévoir quelles seront la force et la détermination de cette réaction populaire. Castillo a certes sapé sa propre base de soutien, mais la haine de l’oligarchie reste néanmoins profonde.

A l’étranger, il nous faut organiser la condamnation internationale du coup d’Etat, et aider à tirer les conclusions politiques nécessaires pour le Pérou et l’Amérique latine. Car même si le nouveau régime devait se consolider (et cela n’est pas du tout certain), la lutte n’est pas terminée.



Il y a une semaine sortait dans les magasins français un jeu de société abordant de façon ludique la question de l’antifascisme, de l’antiracisme, de l’antisexisme et de l’antihomophobie, son nom : « Antifa : le jeu ». Son but avoué est de sensibiliser les joueurs sur les questions d’oppressions systémiques qui existent actuellement dans la société capitaliste.

Les 26 et 27 novembre avait lieu la sixième édition de l’Ecole Francophone Internationale de la Tendance Marxiste Internationale. Près de 150 militants et sympathisants de la TMI venant de Suisse, France, Québec ou Belgique ont participé à ce week-end de formation aux idées du marxisme. Une trentaine d’autres camarades suivaient l’événement en duplex depuis Montréal, au Québec.

Tout est bon pour les dirigeants capitalistes pour essayer de resserrer les rangs autour de ce concept interclassiste qu'est la nation. On le savait. Mais si la FIFA se met à vendre ses services au plus offrant, alors les Mondiaux de foot deviennent de véritables entreprises de légitimation des politiques menées par les pouvoirs en place dans les pays qui l’organisent.

Le long de la promenade qui longe la baie de Doha, une grande horloge décompte les jours qui précèdent le début de la Coupe du monde de football. On pense alors à un autre décompte, beaucoup plus morbide : celui du nombre d’ouvriers morts sur les chantiers des infrastructures sportives.

L’inflation n’est plus sous contrôle. Comme un tourbillon, les prix de l'énergie rongent les revenus et les économies des ménages. La forte hausse des prix de l'énergie se répercute sur tous les biens et toutes les activités économiques. Il n'y a pas d'échappatoire. Il y a douze mois, les gouvernements tentent encore de nous apaiser : l'inflation sera de courte durée et limitée, affirmaient-ils. On s'attendait aussi à ce que la pandémie se transforme en un nouveau rebond économique durable.

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La nouvelle édition du « Staline » de Léon Trotsky

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