Les nouvelles règles budgétaires de l’Union européenne imposent à la Belgique d’économiser 27 milliards les sept prochaines années, soit près de quatre milliards par an. Le premier ministre De Croo ose après cela encore marteler : «qu’ il va falloir augmenter les budgets militaires, et parallèlement limiter les allocations de chômage dans le temps à deux ans ».

Le programme du prochain gouvernement quelque soit ses couleurs est connu : c’est le retour de l’austérité des plus sauvages. Cette austérité arrive à un moment où une grande partie de la population est vraiment en colère et exige des solutions que les hommes et femmes politiques ne peuvent pas et surtout ne veulent pas donner. Des drapeaux noirs apparaissent là où les arrêts de bus en Flandre ont été supprimés, les services de garde d’enfants en bas âge sont presque impossibles à trouver et dans certains cas même dangereux, l’enseignement est en déclin, il faut attendre des jours ou des semaines avant une consultation chez le médecin généraliste et des mois pour le spécialiste, les revenus des agriculteurs ne sont plus suffisants pour survivre, les caddies dont les prix augmentent beaucoup plus vite que nos salaires et toujours plus de stress et de moins en moins de satisfaction au travail. Pendant ce temps, les banques et les grandes entreprises font de superprofits et les patrons veulent un saut d’index ou même la suppression de l’index.

La solution semble donc simple : aller chercher l’argent là où il se trouve. Mais presque tous les partis refusent car ils savent que cela les mettrait immédiatement en conflit avec les véritables dirigeants d’une économie capitaliste : les banques, les multinationales, les marchés boursiers, l’Union européenne.

L’énorme soutien en Flandre (72%) pour un impôt sur les fortunes montre que les travailleurs et les classes moyennes pauvres ne veulent plus payer. Mais les différentes propositions pour une « taxe des millionnaires » ou un « impôt sur les grosses fortunes » sont largement insuffisantes et évite la question essentielle : c’est nous que créons les richesses dans ce monde. Si les riches les accaparent, c’est parce qu’ils sont propriétaires de moyens de production. Il faut donc les exproprier et mettre leurs richesses à la disposition de toute la société.

L’essentiel est qu’il n’y a aucune raison objective pour laquelle tous ces problèmes ne pourraient pas être résolus. Des transports publics bien meilleurs et gratuits, de meilleurs soins de santé, un enseignement où les enseignants sont enfin écoutés (c’est-à-dire des classes plus petites), une meilleure vie pour les petits etmoyens agriculteurs et un secteur agricole qui a de l’avenir. Tout cela est parfaitement possible si tout est planifié et que l’économie ne tourne pas au service des profits des super-riches. La crise climatique est sans doute la plus urgentes des crises, mais là aussi, les scientifiques s'accordent à dire que nous disposons déjà aujourd’hui des connaissances et des technologies nécessaires pour l’endiguer. Seulement, tout cela ne se fait pas, ou trop peu. Au contraire, la droite unie et les partis réformistes comme Vooruit et le Parti socialiste nous préparent des plats épicés à l’austérité, à une augmentation des dépenses de défense et même à la guerre. Ce sont ces problèmes qui devraient être au centre des prochaines élections, et non la « guerre culturelle » ou la « peur des réfugiés ».

Dans son édition du 17 février, le journal flamand De Morgen a publié un grand article sur ce que les jeunes pensaient des prochaines élections, et nombre d’entre eux se sont montrés cinglants à l’égard des politiciens actuels :

« La politique, ce sont des gens qui ont beaucoup de pouvoir et qui n’en font pas grand-chose, si ce n’est leur propre intérêt. Je ne me réjouis pas du tout de voter, cela me semble plutôt inutile ». Mais en même temps on lit dans le même article, « demandez (...) ce qui les sensibilise et ils abordent les thèmes pressants : le climat, la pauvreté, les droits des femmes, le bien-être mental, le logement, les pensions, la guerre à Gaza... » Ne nous y trompons pas, les jeunes sont loin d’être apathique. Mais la politique ‘officielle’ ne les attire pas, et à juste titre.

Voter c’est bien, s’organiser pour la révolution c’est mieux . Ce genre de réactions n'est certainement pas l’apanage des jeunes. Les urgences sociales et climatiques réclament l’émergence d’un parti politique qui prenne ces besoins au sérieux et qui soit prêt à se battre pour eux et avec eux. Un tel parti ne devrait pas non plus mentir : les prochaines élections seront importantes, mais elles ne sont qu’une étape dans la construction du pouvoir nécessaire pour parvenir à une société meilleure. Il est nécessaire de s’organiser et de se battre dès aujourd’hui pour améliorer la situation de la classe ouvrière et des jeunes. Mais il faudra plus qu’un succès électoral du PTB, beaucoup plus. La contribution active des travailleurs sera nécessaire pour renverser ce système économique pourri.

Seul un parti ouvrier révolutionnaire de masse peut y parvenir. Il faut une révolution sociale, un bouleversement de fond en comble du système politique et économique. Les institutions parlementaires bourgeoises ne permettent pas ce genre de changement. Elles servent surtout à endiguer et neutraliser la contestation sociale. C’est aussi le rôle assigné aux autres organes multiples de « concertation » qui existent dans les entreprises et qui ont été renouvelé lors des élections sociales du mois de mai. Cela n’empêche pas aux communistes révolutionnaires d’y participer, de les utiliser comme tribune des luttes sociales et dans les entreprises de les utiliser pour stimuler le ‘contrôle ouvrier’ d’en bas.

Voter à gauche, pour le PTB c’est bien, mais ce n’est pas assez. Il faut s’organiser en tant que révolutionnaire. Si tu es communiste, ne reste pas seul. Un ou une communiste non-organisé(e) est une contradiction dans les termes. Rejoins-nous donc maintenant !

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