[L'article qui suit est un article de nos camarades canadiens qui a été adapté]

Un des thèmes récurrents qui revient souvent durant nos congrès, dans chacun des plus de 45 pays où nous sommes présents, est l’éducation théorique. Sans elle, nous pourrions être des milliers de membres à travers le monde, avoir une solide organisation ainsi que de nombreux journaux hebdomadaires & des publications quotidiennes sur les réseaux, et tout cela pourrait s’effondrer comme un château de cartes. De nombreuses organisations socialistes ou communistes ont connu une croissance impressionnante pour ensuite disparaître quelques années plus tard. À chaque fois, la cause fondamentale était une erreur dans les idées, un mépris de la théorie et de l’éducation, ou les deux.

L’ICR ne sera pas comme ces organisations. Nous grandirons, et nous réussirons à accomplir une révolution victorieuse de notre vivant. Mais pour y arriver, il nous faut des communistes formés.

Imaginons que, dans la foulée d’événements révolutionnaires, notre internationale grandisse soudainement, et augmente encore de milliers de membres. Chaque membre du parti aura alors la tâche de former de nouveaux membres afin de garder le parti intact et le maintenir sur le bon chemin. Ce genre de croissance est tout à fait envisageable voire plus que probable à terme, et voilà pourquoi notre tâche actuelle est de bâtir une organisation de cadres – une armature solide autour de laquelle construire le futur parti de masse pour chaque pays.

Mais qu’est-ce qu’un « cadre » ? Un cadre est un communiste formé à la fois en matière de théorie et de pratique. C’est un individu qui maîtrise les fondements de la théorie marxiste, qui peut analyser une situation avec ces idées de manière flexible, qui peut travailler de manière indépendante et qui peut expliquer ces idées à d’autres. C’est une personne que l’on peut parachuter n’importe où dans le monde et qui aura suffisamment de connaissances, de compétences et de cran pour faire naître une cellule de communistes autour d’elle.

Dans des conditions révolutionnaires, un cadre est quelqu’un qui reste clairvoyant, résolu et qui ne vacille pas dans les vents et les marées de la lutte. Un cadre est quelqu’un qui peut gagner l’attention de dizaines, puis de centaines de travailleurs, en comprenant clairement ce qu’il faut dire et faire à tout moment. Voilà ce que devrait être un leader ouvrier. Chaque victoire des travailleurs a eu lieu grâce aux efforts de nombreux cadres – pas seulement Marx, Engels, Lénine et Trotsky, mais des travailleurs ordinaires qui se sont levés pour donner une direction à leur classe.

Comment y sont-ils arrivés ? Ils ont étudié. Lénine a étudié la théorie marxiste toute sa vie. Les livres qu’il a écrits pour démonter des idées fausses, les discours qu’il a donnés, les débats qu’ils a gagnés, tout cela représente un produit de ces études. Sa femme et camarade, Nadejda Kroupskaïa, affirme qu’à chaque tournant important de sa vie, Lénine ouvrait un livre de Marx pour le « consulter » mentalement.

Les meilleurs cadres méconnus de la révolution russe étaient également des étudiants en marxisme. Tomsky a dirigé un soviet pendant la révolution de 1905, un an seulement après avoir rejoint les bolcheviks. Bien qu’il était lithographe et travaillait de longues journées à respirer de la poussière et des émanations, il lisait la théorie avec avidité, et est devenu connu auprès des travailleurs comme un « homme d’idées ». Volodarsky aussi était un travailleur sans grande éducation, et était connu comme un « homme d’idées ». Selon Lounatcharski, les travailleurs le traitaient comme un « journal vivant ».

Prenez n’importe quel révolutionnaire efficace et vous verrez qu’il a étudié sérieusement. Quant aux meilleurs révolutionnaires – Lénine, Trotsky, Luxemburg, etc. – ils ont étudié encore plus sérieusement. Chaque jeune marxiste révolutionnaire doit comprendre qu’il ne suffit pas de haïr le capitalisme. Comme ceux qui nous ont précédés, nous devons acquérir une maîtrise de l’économie marxiste, le matérialisme dialectique et le matérialisme historique. 

La lecture en soi ne fait pas de quelqu’un un cadre, sinon tous les universitaires snobs pourraient prétendre en être un. L’expérience pratique de l’application de la théorie à la réalité est fondamentale pour le développement d’un cadre.

Sans une vision politique large et une connaissance de l’histoire de notre classe, on finit par manquer de recul et par être distrait, passant d’une activité à l’autre, gaspillant notre énergie. En bref, sans théorie, on devient un simple activiste, avec un mince vernis de communisme à la surface.

Les membres de l'Internationale Communiste Révolutionnaire ne sont pas de simples camarades activistes qui brandissent des drapeaux. Nous sommes une organisation de cadres révolutionnaires. Cela signifie que chacun d’entre nous doit prendre la responsabilité personnelle de développer sa compréhension du marxisme et sa capacité à construire l’organisation.

Notre revue

 
 

 Bon lay out à retravailler

Facebook