A l’heure où nous écrivons ces lignes, l’issue de la lutte engagée le 5 décembre est incertaine. Le gouvernement affiche sa détermination à maintenir les éléments fondamentaux de sa « réforme » (en réalité, une contre-réforme). En face, les travailleurs mobilisés font preuve d’un courage et d’une combativité exemplaires.

Le 5 décembre peut marquer un tournant dans le développement de la lutte des classes en France. Depuis que des syndicats de la RATP et de la SNCF ont fait de cette journée le point de départ d’une grève reconductible, les appels syndicaux se multiplient, dans d’autres secteurs, pour rejoindre et renforcer ce mouvement, y compris sous la forme de grèves reconductibles.

Le 52e Congrès de la CGT se tiendra du 13 au 17 mai, dans un contexte qui met la confédération face à de grandes responsabilités. Crise du capitalisme, menace d’une nouvelle récession, offensives brutales du gouvernement contre la jeunesse et les salariés, impuissance des mobilisations syndicales à enrayer ces offensives, explosion sociale des Gilets jaunes : tout ceci appelle une discussion sérieuse, approfondie, puis des conclusions programmatiques et stratégiques offensives.

Malheureusement, le Document d’orientation présenté par la direction sortante, en amont du Congrès, n’est pas à la hauteur de cet objectif. Il est bien trop long, au regard de son contenu : 551 paragraphes, dont un grand nombre se contentent de décrire la régression sociale qui frappe la masse de la population. Or cette régression sociale, les militants de la CGT la connaissent déjà ; ils la subissent eux-mêmes. Ce qu’ils veulent surtout comprendre, c’est pourquoi la CGT va de défaite en défaite au niveau national, depuis plus de dix ans, et comment y remédier.

« Ce qui augmente le plus ce sont les accidents de travail et les divorces ! »

A l’heure où la France se révolte à travers le mouvement populaire des gilets jaunes, voici la répercussion des lois Travail, adoptées ces dernières années par de nombreux pays européens, sur la vie des travailleurs et de leur famille.

Le témoignage de Juan, ouvrier dans le domaine de l’événementiel, nous ouvre les yeux sur la dure réalité du monde du travail en France.

Le mouvement des gilets jaunes est un séisme social d’une puissance exceptionnelle. C’est un tournant majeur dans le cours de la lutte des classes en France – et une source d’inspiration pour les travailleurs du monde entier. Il aura un impact profond et durable sur la vie politique du pays.

Au lendemain du discours télévisé de Macron, son contenu est examiné à la loupe et débattu parmi tous ceux qui se sont mobilisés, ces dernières semaines. Verdict : « enfumage ». En particulier, « l’augmentation du SMIC de 100 euros » n’en est pas une : elle comprend la revalorisation automatique du SMIC prévue en janvier 2019 ; et pour le reste, elle consiste en une augmentation de la « prime d’activité », qui ne coûtera pas un centime au patronat – et ne sera pas prise en compte dans le calcul des droits à la retraite.

La situation sociale et politique, en France, évolue à une vitesse vertigineuse. En moins d’un mois, le développement du mouvement des gilets jaunes a placé le pays au seuil d’une crise révolutionnaire. Dans les jours qui viennent, ce seuil peut être franchi. Qu’est-ce qui en décidera ?

Depuis le 1er décembre, les journaux télévisés passent en boucle les images des affrontements qui ont embrasé Paris. Journalistes et politiciens se relayent, jour et nuit, pour « condamner les violences » – à l’exception notable des violences policières, qui ont fait au moins un mort, de nombreux blessés et visent sans cesse des rassemblements pacifiques. Les manifestations de lycéens sont brutalement dispersées. Lundi, les ambulanciers mobilisés ont subi le même sort. Pendant que la société officielle baigne l’Arc de Triomphe de ses larmes hypocrites, les grenades lacrymogènes et les coups de matraque pleuvent aux quatre coins du pays.

Le discours de Macron, mardi matin, était une longue, une interminable provocation. Alors que les gilets jaunes exigent, au minimum, des mesures immédiates contre la vie chère, le Président a surtout parlé de la situation du monde à l’horizon 2050. Il ne nous a épargné aucune considération de « méthode » et de « pédagogie ». Mais pas une seule mesure concrète n’a été annoncée. La modulation des taxes en fonction du cours du pétrole n’est pas une mesure concrète : c’est une hypothèse vague, non chiffrée et sans échéance.

La mobilisation des gilets jaunes marque une étape importante dans le développement de la lutte des classes en France. Sans parti, sans syndicat, sans organisation préexistante, des centaines de milliers de personnes ont participé à des actions de blocage, balayant d’un revers de main les pseudo-concessions et les menaces du gouvernement. Ils sont soutenus par une grande majorité de la population. 

A l’heure où nous écrivons ces lignes (25 avril), la grève des cheminots et la mobilisation étudiante se maintiennent à un niveau élevé, malgré les violences policières et la propagande incessante, hostile, insultante, des grands médias. Par ailleurs, des grèves éclatent, chaque jour, dans différentes entreprises et services publics. Bien sûr, ces grèves passent sous les radars médiatiques. Mais leur multiplication confirme qu’il s’agit du début d’un mouvement général contre l’austérité salariale, la dégradation des conditions de travail, le manque de personnel – et tant d’autres problèmes qui prennent différentes formes concrètes, selon les secteurs, mais découlent tous de la même offensive de la classe dirigeante et de ses gouvernements successifs.

La grève des cheminots a donné une nette impulsion à la mobilisation d’autres secteurs du salariat – et à la mobilisation des étudiants. Eboueurs, salariés d’Air France, fonctionnaires, avocats, postiers, travailleurs des Hôpitaux et des EHPAD (entre autres) : chaque jour, de nouveaux secteurs se lancent dans la lutte ou s’y déclarent disposés. La « convergence des luttes » n’est plus seulement un mot d’ordre ; c’est un fait.

Ce numéro de Révolution (France) paraît à la veille d’un mouvement social qui pourrait marquer un tournant dans l’évolution du rapport de force entre notre camp – la jeunesse et les salariés – et le camp d’en face, celui du grand patronat, dont le gouvernement Macron est l’organe exécutif.

Le président Macron et son gouvernement « décrochent », dans l’opinion. Selon un sondage publié le 16 août, 62 % des Français seraient déjà insatisfaits de l’action et des annonces de l’exécutif. Sur les plateaux de télévision, les chantres de la nouvelle majorité font grise mine et, pour se rassurer, soulignent des « erreurs de communication ».

57,4 % des inscrits ne se sont pas rendus aux urnes, hier, pour le deuxième tour des élections législatives (contre 51,3 % au premier tour). Ce n'est pas surprenant : dans bon nombre de circonscriptions, les électeurs n'avaient plus le choix qu'entre « bonnet blanc » et « blanc bonnet », sous diverses étiquettes (LREM, LR ou même PS).

Le premier tour des législatives a marqué un nouveau record d'abstention à cette élection : 51,3 % (contre 42,8 % en 2012). La « vague » de la coalition En Marche/Modem doit donc être ramenée à sa juste dimension : les abstentionnistes ont été beaucoup plus nombreux que les électeurs de la « majorité présidentielle ».

 

L’élection présidentielle la plus chaotique de la Ve République vient d’accoucher d’un nouveau chef de l’Etat. A l’issue du premier tour, on connaissait déjà le vainqueur du deuxième. Des millions d’électeurs de gauche se sont fait violence et sont allés voter pour Macron afin d’assurer la défaite de Marine Le Pen. Il faut dire qu’aucun dirigeant de gauche ou syndical ne leur proposait une alternative concrète ; la plupart ont même appelé à voter pour le candidat d’En Marche ! Cependant, les 20,7 millions de suffrages qui se sont portés sur Macron n’ont pas de signification politique positive. Lorsqu’on mélange des voix qui, au premier tour, s’étaient portées sur Fillon, Macron, Hamon ou Mélenchon, on n’obtient rien de plus qu’une masse informe, sans physionomie de classe.

Selon ses propres dires, Emmanuel Macron ne serait « ni de droite, ni de gauche ». Cette posture transcendantale avait pour objectif d’attirer des électeurs confus de tous les bords. Il y est parvenu – grâce à la profonde crise du PS et des Républicains. Mais lorsqu’on analyse à la fois le parcours et le programme de Macron, il ne fait aucun doute que le probable futur président de la République est de droite, c’est-à-dire un défenseur des intérêts de la classe dirigeante et un ennemi acharné de notre classe.

Les résultats du 1er tour de l’élection présidentielle ouvrent une nouvelle phase de la crise politique en France. Comme en avril 2002, le deuxième tour opposera la droite à l’extrême droite. Mais bien des choses ont changé depuis 2002. La crise économique de 2008 est passée par là. La probable victoire d’Emmanuel Macron, dans deux semaines, ne débouchera pas sur la relative stabilité politique dont Chirac avait bénéficié dans la foulée de sa victoire en mai 2002. La recomposition à l’œuvre sur l’ensemble de l’échiquier politique ouvre une période d’incertitude et d’instabilité majeures. Les élections législatives de juin en seront la première illustration. Rien ne garantit qu’elles donneront au chef de l’Etat une majorité parlementaire solide.

L’énorme succès de la campagne électorale de Mélenchon a plongé de nombreux journalistes et « experts » dans un état de stupéfaction mêlée d’effroi. Ils lèvent les bras au ciel : « Qui aurait pu prévoir, il y a un mois à peine, que Mélenchon serait en position de se qualifier au deuxième tour de la présidentielle ? Personne ! »

La Guyane vit la plus grande mobilisation de son histoire. Samedi dernier, 37 syndicats réunis au sein de l’UTG, ont décidé d’appeler à la grève générale illimitée à partir du lundi 27 mars. La grève générale implique la quasi-totalité des travailleurs des différents secteurs de l’économie.

Depuis le lancement de la France insoumise, en février 2016, Révolution participe à ce mouvement et appelle à s’y impliquer. En même temps, nous expliquons ce qui, selon nous, devrait être modifié ou complété dans le programme de la France insoumise. Ce soutien critique, nous le formulons d’une façon positive et constructive, de façon à faciliter le dialogue avec tous ceux – très nombreux – qui soutiennent Mélenchon.

La campagne électorale de Jean-Luc Mélenchon rencontre un puissant écho. Des millions de jeunes et de travailleurs sont déterminés à voter pour le candidat de la France insoumise, le 23 avril. Les meetings sont massifs et enthousiastes. Depuis le lancement des « groupes d’appuis », en février 2016, leur nombre a beaucoup augmenté et ils déploient une activité croissante. Sur les réseaux sociaux, les performances de la France insoumise sont largement supérieures à celles de tous les autres candidats.

Le premier tour de la présidentielle française aura lieu dans moins de cinquante jours. Il s'agit certainement de l'élection la plus imprévisible de l'histoire de la Ve République. Nous publions ici l'éditorial de nos camarades français de Révolution sur la situation politique française.

Le dimanche 5 février, Jean-Luc Mélenchon, candidat aux présidentielles françaises 2017 pour la France Insoumise, a tenu une conférence publique à Lyon. Aux 12.000 personnes présentes à Lyon s’ajoutaient les 6.000 participant-e-s à la diffusion d’un hologramme dans la banlieue parisienne ainsi que 40.000 internautes suivant le live sur facebook (selon les organisateurs). Ces chiffres impressionnants font preuve d’un grand intérêt à l’égard d’un candidat qui souhaite « une Révolution citoyenne ». La Jeunesse Socialiste Genève et le courant marxiste l’étincelle étaient présents sur place.

La défaite de Manuel Valls à la primaire du PS a été célébrée, ou au moins appréciée, très au-delà des 1,2 million d’électeurs de Benoit Hamon. L’ex-Premier ministre est l’un des représentants les plus conséquents de la ligne droitière, pro-capitaliste, de la direction du Parti Socialiste. Lors de la primaire du PS de 2011, il fut très minoritaire : 5,6 % des suffrages. Malgré cela, le président Hollande lui confia d’abord le Ministère de l’Intérieur, puis Matignon. La logique de cette promotion était claire : face à la profonde crise du capitalisme, la classe dirigeante française exigeait de sévères contre-réformes – et donc, pour les mener, un chef du gouvernement doté d’une certaine poigne, d’un cynisme sans faille et d’un dévouement total à la cause du grand Capital. Bref, Manuel Valls.

La présidentielle de 2017 ne sera pas une élection normale précédée d’une campagne normale. Ces dernières décennies, ce scrutin consistait en général en un duel annoncé entre le candidat du PS et un candidat de la droite traditionnelle. Cette norme, cependant, a connu une première exception le 21 avril 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen éliminait Lionel Jospin (PS) dès le premier tour.

Le 21 juillet dernier, l’Assemblée nationale adoptait la loi Travail. Ce jour-là, l’hémicycle était pratiquement désert – ultime pied de nez de la « démocratie » bourgeoise à la grande majorité de la population, qui rejette cette contre-réforme.

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