Voici le texte du tract distribué à l'assemblée générale des militants de la FGTB de Bruxelles, le jeudi 5 février 2015.
Pré-accord social, pas social du tout !
Que la FGTB lance un appel à la CSC et surtout à sa base pour reprendre la combat avec un nouveau plan d'action
Il est encore possible de gagner
Grève historique. Lors de la grève générale du 15 décembre, rien ne bougeait que ce soit par l'air, par l'eau ou par la route. C'était probablement une des plus grandes grèves de 24 h dans l'histoire sociale belge. Le mouvement social de novembre et décembre a montré la force du mouvement syndical. Rien ne bouge, rien ne se produit, aucune vraie richesse n'est créée sans les travailleurs. Voilà le résultat de l'unité entre les travailleurs de la FGTB, la CSC et la CGSLB, du privé et du public. Les grèves régionales et la grève nationale ont aussi montré que des deux côtés de la frontière linguistique les travailleurs rejetaient la politique asociale du gouvernement Michel. L'espoir de la N-VA que la Flandre allait gober sa politique asociale était de courte durée. Que cela soit à Anvers, à Gand et Ostende, à Liège et Charleroi la grève était d'une ampleur historique. Les travailleurs ne parlaient plus que la même langue, celle de la lutte.
Manœuvres du gouvernement. Le gouvernement qui quelques semaines avant roulait encore des mécaniques a été surpris par l'ampleur du rejet de sa politique. Sa politique de confrontation n'a pas eu l'effet escompté. Elle n'a pas intimidé les travailleurs. Elle a soudé les travailleurs derrière leurs syndicats et a gonflé le nombre de grévistes. Après le 15 décembre, le gouvernement s'est rendu compte qu'il devait manœuvrer. L'attaque frontale ne marchait pas. Il fallait prendre nos syndicats et surtout nos dirigeants par leur côté faible : la promesse de rétablir la concertation sociale, la reconnaissance de leur statut d'interlocuteur respecté et écouté. Tout d'un coup, on pouvait discuter de tout. Charles Michel annonce même une 'marge gigantesque' pour la négociation. Était-ce de la naïveté ou un mauvais calcul de la part de nos dirigeants ? Le fait est que la suite du plan d'action est postposée à janvier, puis à février puis... aux calendes grecques. L'arrêt de toute action est d'ailleurs une des conditions pour la reprise du fameux dialogue social. L'autre étant de ne pas demander le retrait des mesures essentielles du gouvernement : le saut d'index, la pension à 67 ans, les attaques contre les chômeurs, etc. L'action fait place à des palabres et des négociations sur les modalités d'application, des corrections et le calendrier de mise en œuvre des mesures du gouvernement.
Pré-accord Asocial. Négocier avec le gouvernement et les patrons n'est pas un problème en soi. Mais gaspiller le rapport de force construit par les grèves de novembre et de décembre à la table de négociation est une grosse erreur.
L'objectif du gouvernement étant de casser la dynamique de lutte, d'espérer pouvoir diviser les syndicats et de les engluer dans le marécage de négociations. Le gouvernement veut rendre les syndicats co-responsables de l'application de sa politique. Le message est aussi : les grèves sont derrière nous, tout va se régler par le dialogue, faites-nous confiance, retourner à vos activités professionnelles. Et gare au syndicat (la FGTB en occurrence, ou la CNE) qui ose encore parler de grève ! Dans ces conditions le pré-accord avec le patronat ne pouvait être qu'imbuvable. Au plus que les grèves paraissent loin derrière eux, au plus que le gouvernement et le patronat regagnent confiance. Au moins que les négociateurs syndicaux sentent la pression de la base au plus ils ont tendance à se ramollir et à se laisser berner. Une des raisons principales pour laquelle nos dirigeants ont fait le pari des négociations-bidon est qu'ils ne s'imaginent pas qu'il est possible de gagner contre ce gouvernement. Nos dirigeants pensent que l'austérité ne peut être que rendue socialement acceptable, mais pas renverser. C'est une attitude fataliste qui mènera à de nouveaux reculs et à l'affaiblissement du mouvement syndical. En Grèce les dernières élections ont porté au pouvoir le parti SYRIZA qui veut mettre fin à cette austérité. En Espagne, le nouveau parti PODEMOS rejette aussi radicalement cette politique et est donné vainqueur lors des prochains scrutins. Cela doit nous donner confiance et nous encourager à reprendre la lutte contre ce gouvernement.
L'austérité n'est pas une loi de la nature ! Que faire maintenant ? Il n'est pas trop tard pour se ressaisir. Tout d'abord, on doit assurer que toute la FGTB rejette l'accord et s'accorde sur un nouveau plan d'action. Herwig Jorissen des métallos socialistes flamands a demandé de signer l'accord. Les métallos flamands doivent continuer le combat avec nous. Il n'a certainement pas consulté les affiliés avant de s'engager. Les délégations d'entreprises de la FGTB devraient faire des assemblées d'Information sur les lieux de travail ouverts à tous les syndiqués ou non, pour démonter cet accord asocial et discute de nouvelles actions. Nous devons discuter avec nos collègues de la CSC pour les convaincre de rejeter l'accord et d'obtenir de leurs dirigeants qu'ils fassent de même. A la base de la CSC mais aussi dans les structures il existe un fort mécontentement avec l'attitude de la direction nationale. Il est donc possible de reprendre le combat. Il faut tout de suite arrêter ses négociations sur des cacahuètes. Un nouveau plan d'action devrait être préparé par une intense campagne d'info et de formation pour contrer les mensonges des médias et du gouvernement. Dans une deuxième étape, il faut reprendre les actions là où on les a laissés en décembre. Une grève de 48 heures en Front Commun s'impose. Des négociations avec le gouvernement ne sont possibles que s'il est prêt à reculer sur ces mesures essentielles. Si elles reprennent, les négociateurs doivent à tout moment rendre compte des discussions à la base. Rien ne peut être signé ou paraphé sans l'accord des travailleurs.
Pas d'austérité sans capitalisme. 'Révolution/Vonk', regroupe les militants syndicaux de la FGTB et de la CSC qui se rendent compte que pour en finir avec l'austérité il faut en finir avec le capitalisme. Révolution/Vonk est la section belge de la Tendance Marxiste Internationale. Si vous pensez comme nous prenez contact en écrivant à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou télephonez au 0479/25.77.35. Visitez aussi notre site web www.unitesocialiste.be