Une grève qui surprend aussi bien le patronat que la bureaucratie syndicale.

fotoautomobielturkijeDepuis fin avril, un mouvement militant d’ouvriers métallurgistes de l’industrie automobile turque grandit, avec pour épicentre la ville de Bursa. Les travailleurs se battent pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail, ainsi que pour une représentation syndicale démocratique.

Ce mouvement prend appui sur l’accord gagné fin 2014 par les travailleurs de l’usine Bosch : par des grèves et une rupture franche avec la direction du syndicat Türk Metal, ils avaient obtenu des salaires plus élevés que ceux convenus dans la convention nationale des ouvriers métallurgistes.

Les actions actuelles ont commencé à Bursa le 14 avril lorsque des travailleurs d’usines de pièces automobiles ont exigé le même contrat que les travailleurs de Bosch. Ils ont menacé Türk Metal de désinscriptions massives si le syndicat refusait de les soutenir.

Les travailleurs de l’usine Renault ont été les premiers dans ce mouvement qui s’est ensuite étendu à d’autres usines et équipementiers qui travaillent pour Renault, dont Coşkunöz et Mako. Le 26 avril a ensuite eu lieu une manifestation massive dans le centre de la ville de Bursa.

Les principales revendications des travailleurs sont :

Une révision de leur accord sur la base de l’accord Bosch

La possibilité de choisir eux-mêmes leurs représentants, démocratiquement

La garantie, qu’en cas de retrait du syndicat, ils ne seront pas licenciés

Un départ immédiat de Türk Metal des usines

Le 5 mai, des milliers de travailleurs se sont rassemblés pour mettre en œuvre collectivement leur décision de retrait du syndicat. Ils ont été attaqués à coups de barres de fer par des brutes de la bureaucratie de Türk Metal. Mais cette attaque n’a fait que renforcer la rage des ouvriers et augmenter l’ampleur de la mobilisation : des travailleurs de Tofaş, qui produisent les voitures de Fiat, Citroën, Peugeot, Opel et Vauxhall ont rejoint le mouvement, ainsi que ceux de Delphi, Valeo, Arçelik, Farba, DJC et d’autres usines.

Face à cette colère, Renault a battu en retraite et essayé de gagner du temps. La direction a promis qu’il n’y aurait aucun licenciement et a demandé un délai de 15 jours pour évaluer la possibilité d’une augmentation des salaires. Le 14 mai, Renault ne montrant aucune intention de céder, les travailleurs se sont de nouveau mis en grève.

Ce mouvement a été organisé en dehors du syndicat, à travers des structures démocratiques, notamment l’initiative nommée « Solidarité avec les ouvriers métallurgistes » et l’élection d’un conseil inter-usines.

Cette semaine, les grèves se sont étendues à l’usine Ford Otosan d’Izmit, dont les travailleurs ont manifesté le 20 mai.

Nous publions ci-dessus une sélection de vidéos qui montrent le caractère massif de ce mouvement et l’esprit militant très combatif des travailleurs.

Pour plus d’informations sur l’origine et l’évolution de ce mouvement voir : http://isyandan.org/english/the-wind-of-metal-workers-rises/

Regardez ces vidéos:

Ouvriers de Mako le 18 mai

Ouvriers de Renault le 18 mai

Ouvriers de Mako le 20 mai (1)

Ouvriers de Mako le 20 mai (2)

Ouvriers de Renault le 20 mai (1)

Ouvriers de Renault le 20 mai (2)

Ouvriers d’Ototrim

Ouvriers de Kocaeli Ford Otosan le 20 mai

 

 

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