La dernière réunion du Comité Central (CC) de Syriza a abouti à l’adoption d’un Code de Conduite des candidats aux élections législatives, ainsi que de la liste des candidats et de son orientation. Seule la Tendance Communiste a voté contre les candidats proposés et cette orientation. La liste incluait des candidats de DIMAR (Gauche Démocratique), un parti de centre-gauche issu d’une scission de droite de Syriza. Ce parti était une composante fondatrice du gouvernement de coalition formé au lendemain des élections de 2012.

stamatisLes camarades de la « Plateforme de Gauche » de Syriza (tendance de gauche dont le principal dirigeant est Panagiotis Lafazanis) se sont abstenus.

Voici le discours qu’a prononcé notre camarade et représentant de la Tendance Communiste, Stamatis Karayannopoulos, lors de cette réunion du CC de Syriza :

« Camarades,

Concernant les élections nationales du 25 janvier, la mission politique de Syriza n’est ni de simplement abroger certaines lois issues du mémorandum, ni de parvenir à des négociations fructueuses avec les créditeurs de la Grèce. La mission de Syriza est historique. Nous sommes appelés à diriger la classe ouvrière dans la guerre ouverte qui lui a été déclarée par les capitalistes dans leurs efforts pour défendre les réformes réactionnaires de ces cinq dernières années.

Dans cette guerre, la classe dirigeante a commencé à engager toutes ses armes : le contrôle de l’économie, de l’État et des médias de masse. Nous avons vu comment elle a récemment tenté de mobiliser des pans entiers de la société contre Syriza. Face à cette offensive brutale, il est dommage que nos camarades dirigeants semblent bien mal préparés. Ils sont apparus très mal à l’aise. Cependant, ce n’est pas une question de sentiments ou d’émotions ; c’est entièrement politique. La direction devrait avoir un programme capable de désarmer l’ennemi de classe, autrement dit, de lui enlever des mains tout contrôle sur l’économie et sur l’État. Au lieu de cela, le programme de la direction repose sur de très fragiles fondations : toutes les mesures anti-mémorandum – appropriées et nécessaires – contenues dans le programme proposé sont fondées sur l’idée utopique que deux des éléments constituant la « Troïka », l’UE et la BCE, pourront tolérer, voire subventionner, le démantèlement des politiques qu’ils ont imposées !

Dans une guerre, il ne fait pas compter sur la générosité de l’ennemi, mais sur ses propres forces ! L’impression de malaise que dégage notre direction n’encourage pas le peuple à faire confiance au parti, mais permet au contraire à la peur de prendre racine.

Camarades, la Tendance Communiste a régulièrement prévenu la direction que si elle ne renforçait pas son programme, si elle n’adoptait pas un programme réellement socialiste, elle irait au-devant de sérieuses déconvenues. C’est une loi de l’histoire : tous ceux qui tentent de gérer le capitalisme finissent par devenir un instrument de sa crise. La Grèce et Syriza ne feront pas exception.

Lors de notre réunion [du CC] du 4 janvier comme lors du congrès fondateur de Syriza, en juillet 2013, la Tendance Communiste a proposé un programme de gouvernement socialiste exhaustif, comme alternative au programme proposé par la direction. C’est un programme bâti, non sur des illusions, mais sur la certitude que seule une économie socialisée et démocratiquement planifiée permettra de désarmer les capitalistes. Ce serait une source d’inspiration pour toutes les classes ouvrières d’Europe et permettrait de désarmer la Troïka.

Camarades de la direction, avant de dénoncer ce programme comme « extrémiste » et « cliché », prenez la peine de le lire et autorisez-vous à être positivement influencés par au moins certaines de ses idées de base. Même si ces idées ne sont portées que par une petite tendance au sein de notre parti, elles expriment une grande et persistante nécessité : la nécessité pour la classe ouvrière de se libérer non seulement des symptômes de la crise, de l’austérité, du mémorandum et de la dette, mais aussi de se libérer des causes de cette crise, c’est-à-dire du capitalisme lui-même. »

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