Au Paraguay, des manifestations de masse ont éclaté face à la gestion catastrophique de la pandémie par le gouvernement. Au début de la crise sanitaire, le régime parvenait à contrôler l’épidémie au moyen de mesures drastiques. Mais en juillet 2020, le président Mario Abdo a levé toutes les mesures de confinement, sous la pression des grandes entreprises. Depuis, le nombre de contaminations n’a cessé d’augmenter.

Le système hospitalier a été rapidement submergé. Il n’y a pas assez de lits et de médicaments. Parfois, ce sont les proches des patients eux-mêmes qui doivent se procurer les médicaments, qu’ils achètent au prix fort à des entreprises privées.

Fin février, la situation sanitaire s’est brusquement aggravée. Le système de santé était noyé sous le nombre de cas. Alors que les grandes puissances impérialistes se disputaient les doses de vaccin disponibles, le gouvernement paraguayen n’a réussi qu’à se procurer 4000 doses du vaccin russe. Or le pays compte près de 7 millions d’habitants.

« Qu’ils s’en aillent tous! »

Le 5 mars, une manifestation de masse a eu lieu à Asunción, la capitale. Pour tenter de calmer le peuple, le président avait exigé la démission de son ministre de la santé. En vain. Organisée spontanément sur les réseaux sociaux, la manifestation avait pour slogan : « Je veux un mois de mars 2021 paraguayen ». C’est une référence à l’histoire du pays, qui a connu de grands mouvements sociaux en mars 1947, en mars 1999 et en mars 2017. Ce slogan montre que la population mobilisée vise un changement radical.

En réponse, le gouvernement a violemment réprimé les manifestants. Mais ceux-ci ont riposté – et ont même tenu la police en échec un certain temps. Dépassé par les événements, un peloton de police a dû hisser le drapeau blanc.

Face à la puissance du mouvement, Mario Abdo a proposé de sacrifier trois autres ministres. Mais cela n’a pas calmé la colère des manifestants. À Asunción, les manifestations se sont poursuivies sous le slogan : « Qu’ils s’en aillent tous! Aucun ne doit rester! »

Dans ce contexte, les partis d’opposition proposent toutes sortes de scénarios de « sortie de crise ». Ils sont d’abord soucieux de stabiliser la situation. Il est crucial, au contraire, que la population reste mobilisée. Des assemblées de masses doivent être organisées dans chaque quartier, sur les lieux de travail et parmi les jeunes, de façon à structurer le mouvement. À bas le gouvernement! Aucune confiance dans les libéraux! Pour un gouvernement ouvrier et paysan!

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