Depuis, la lutte des étudiants n’a cessé de renforcer son soutien de masse au sein de la population, ce qui fait craindre à la classe dirigeante une extension de la contestation sociale à d’autres secteurs et d’autres provinces du Canada.
Le 22 mars, près de 300 000 personnes ont manifesté à Montréal à l’initiative des étudiants en grève. Ils ont été rejoints par des enseignants et des travailleurs, notamment des secteurs de la santé et de la métallurgie, très touchés par la crise. C’était, par le nombre, la plus importante manifestation de l’histoire du Québec, qui compte 8 millions d’habitants. Face à l’ampleur de la contestation, le gouvernement s’efforce de diviser le mouvement et de l’étouffer. Mais la propagande de Charest, qui parle de sacrifices nécessaires dans un contexte de crise économique, a rapidement atteint ses limites. Les salariés, les jeunes et les retraités subissent une baisse générale de leur niveau de vie et ne l’acceptent plus.
Pour le gouvernement, il n’est pas question de négocier. La hausse des frais de scolarité s’inscrit dans un vaste plan d’austérité dont les capitalistes exigent la mise en œuvre. Aussi le gouvernement est-il résolu à employer tous les moyens nécessaires pour faire plier les étudiants. La police intervient dans les universités pour briser les piquets de grève. Des centaines d’étudiants sont arrêtés chaque semaine. Les tribunaux condamnent les grévistes et ordonnent la réouverture des universités. Mais rien n’y fait et la mobilisation s’amplifie. Le 20 avril, des centaines d’étudiants ont assailli le palais des congrès de Montréal, où le premier ministre du Québec tenait une conférence. Deux jours plus tard, 200 000 personnes ont à nouveau manifesté à Montréal. Là encore, des salariés se sont joints aux étudiants.
Grandes traditions
La propagande, la répression policière et les sanctions judiciaires n’y faisant rien, la classe dirigeante pourrait céder, par crainte d’une extension incontrôlée de la grève. La classe ouvrière québécoise a une longue tradition de lutte. Ses centrales syndicales peuvent mobiliser massivement, comme en 2008 contre la casse de la fonction publique. Elles devraient appeler explicitement à rejoindre les cortèges étudiants et à étendre la grève aux salariés des secteurs public et privé. La CSN, le principal syndicat, a fait un pas dans cette direction, à l’occasion du 1er mai, en appelant les travailleurs à organiser des piquets de grève en solidarité avec les étudiants.
La dette publique du Québec est l’une des plus importantes au monde. Elle représentait en 2010 près de 95 % de son PIB et n’a cessé depuis d’augmenter. Elle est due à l’injection massive d’argent public dans l’économie pour retarder les effets de la crise et soutenir les exigences de rentabilité des capitalistes. Ce sont eux qui aujourd’hui exigent que la facture soit présentée aux étudiants et aux travailleurs. Dans le même temps, l’emploi privé est en train de dévisser. Les délocalisations industrielles se multiplient. Face aux grèves, le patronat recourt aux lock-out. Interdites en France, mais légales au Québec, il s’agit de fermetures d’entreprises à l’initiative de l’employeur, lorsqu’il est confronté à une grève des salariés. C’est en fait une grève patronale.
Le Québec entre dans une période de très fortes tensions sociales. La base des centrales syndicales s’est montrée très combative en 2008 et 2009. Les salariés du secteur public et les ouvriers de l’industrie en crise accumulent de la colère contre la dégradation de leurs conditions de vie. Ils sont prêts à passer l’offensive. Pour la première fois dans l’histoire du Canada, le parti traditionnel de la gauche parlementaire – le NPD – est arrivé second aux dernières élections. Il a fini en tête au Québec. Le flambeau de la lutte est aujourd’hui brandi par la jeunesse du Québec dans une grève historique qui a porté la contestation sociale à un niveau sans doute jamais atteint dans le pays.
Le 22 mars, près de 300 000 personnes ont manifesté à Montréal à l’initiative des étudiants en grève. Ils ont été rejoints par des enseignants et des travailleurs, notamment des secteurs de la santé et de la métallurgie, très touchés par la crise. C’était, par le nombre, la plus importante manifestation de l’histoire du Québec, qui compte 8 millions d’habitants. Face à l’ampleur de la contestation, le gouvernement s’efforce de diviser le mouvement et de l’étouffer. Mais la propagande de Charest, qui parle de sacrifices nécessaires dans un contexte de crise économique, a rapidement atteint ses limites. Les salariés, les jeunes et les retraités subissent une baisse générale de leur niveau de vie et ne l’acceptent plus.
Pour le gouvernement, il n’est pas question de négocier. La hausse des frais de scolarité s’inscrit dans un vaste plan d’austérité dont les capitalistes exigent la mise en œuvre. Aussi le gouvernement est-il résolu à employer tous les moyens nécessaires pour faire plier les étudiants. La police intervient dans les universités pour briser les piquets de grève. Des centaines d’étudiants sont arrêtés chaque semaine. Les tribunaux condamnent les grévistes et ordonnent la réouverture des universités. Mais rien n’y fait et la mobilisation s’amplifie. Le 20 avril, des centaines d’étudiants ont assailli le palais des congrès de Montréal, où le premier ministre du Québec tenait une conférence. Deux jours plus tard, 200 000 personnes ont à nouveau manifesté à Montréal. Là encore, des salariés se sont joints aux étudiants.
Grandes traditions
La propagande, la répression policière et les sanctions judiciaires n’y faisant rien, la classe dirigeante pourrait céder, par crainte d’une extension incontrôlée de la grève. La classe ouvrière québécoise a une longue tradition de lutte. Ses centrales syndicales peuvent mobiliser massivement, comme en 2008 contre la casse de la fonction publique. Elles devraient appeler explicitement à rejoindre les cortèges étudiants et à étendre la grève aux salariés des secteurs public et privé. La CSN, le principal syndicat, a fait un pas dans cette direction, à l’occasion du 1er mai, en appelant les travailleurs à organiser des piquets de grève en solidarité avec les étudiants.
La dette publique du Québec est l’une des plus importantes au monde. Elle représentait en 2010 près de 95 % de son PIB et n’a cessé depuis d’augmenter. Elle est due à l’injection massive d’argent public dans l’économie pour retarder les effets de la crise et soutenir les exigences de rentabilité des capitalistes. Ce sont eux qui aujourd’hui exigent que la facture soit présentée aux étudiants et aux travailleurs. Dans le même temps, l’emploi privé est en train de dévisser. Les délocalisations industrielles se multiplient. Face aux grèves, le patronat recourt aux lock-out. Interdites en France, mais légales au Québec, il s’agit de fermetures d’entreprises à l’initiative de l’employeur, lorsqu’il est confronté à une grève des salariés. C’est en fait une grève patronale.
Le Québec entre dans une période de très fortes tensions sociales. La base des centrales syndicales s’est montrée très combative en 2008 et 2009. Les salariés du secteur public et les ouvriers de l’industrie en crise accumulent de la colère contre la dégradation de leurs conditions de vie. Ils sont prêts à passer l’offensive. Pour la première fois dans l’histoire du Canada, le parti traditionnel de la gauche parlementaire – le NPD – est arrivé second aux dernières élections. Il a fini en tête au Québec. Le flambeau de la lutte est aujourd’hui brandi par la jeunesse du Québec dans une grève historique qui a porté la contestation sociale à un niveau sans doute jamais atteint dans le pays.