Travailleurs, attention
Votre vie est à vous
Ne vous la laissez pas prendre
Socialistes
Sans parti
Communistes
La main qui tient l’outil ressemble à la main
Qui tient l’outil
Travailleurs, attention
Demain nous saurons sur qui nous tirerons
Les machines à tuer, nous les prendrons
Nous avons su les fabriquer
Nous saurons bien les faire marcher
Et ceux qui crachent tricolore en l’air
Leur propre sang leur retombe sur le nez
Il y aura des morts
Mais la nouvelle vie pourra commencer
Alors les hommes pourront vivre
Alors les enfants pourront rigoler
Vous n’empêcherez pas la terre de tourner
Vous n’empêcherez pas le drapeau rouge de flotter
Jacques Prévert
Nous publions ici ce qui est certainement le plus politique des poèmes de Jacques Prévert, lui-même militant dans les rangs des révolutionnaires, et ce toute sa vie, qu’il a ainsi dédiée aux travailleurs et aux opprimés. Auteur prolifique, son œuvre est tournée vers le mouvement ouvrier et consiste à apporter une vision de classe aux spectateurs/lecteurs.
Ce poème exalte particulièrement l’idée internationaliste selon laquelle les ouvriers, les ouvrières, n’ont pas de patrie, et n’ont aucun intérêt aux guerres entre nations, ni même à céder aux sirènes de la propagande nationaliste. Il s’adresse aussi aux militants de la gauche pour les mettre en garde et leur dire de ne pas tomber dans le piège mortel du soutien à sa propre bourgeoisie va-t-en-guerre.
Nous aurions aimé que ce poème ne soit plus d’actualité, nous aurions aimé qu’il soit complètement obsolète et juste une triste relique d’un passé maudit, mais force est de constater que nos bourgeoisies respectives repartent sur les sentiers de la guerre, avec notre argent, notre sueur et notre sang. Comme le dit le poème, nous ne les laisserons pas faire : « les machines à tuer, nous les prendrons » par la grève, par l’occupation, par la prise de pouvoir des travailleurs. Lecteurs, lectrices, vous pouvez être sûrs que l’OCR sera en première ligne de cette bataille idéologique contre les belliqueux de tous bords.
Seule la classe des travailleurs pourra empêcher la boucherie des guerres impérialistes, de même que les Révolutions russe et allemande furent les holàs qui mirent fin à la première guerre mondiale, de même que les réseaux de résistances clandestins et l’armée rouge mirent fin à la deuxième. Si nous voulons la paix, nous devons préparer la Révolution.
