115.000. C’est le nombre de professionnels de la santé tués par le coronavirus dans le monde. Encore s’agit-il que d’une estimation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), car les rapports précis sont rares. Le personnel de la santé de toutes les catégories professionnelles paye un lourd tribut à la lutte contre la pandémie. C’est inadmissible.

L’absence de mesures de protection adéquat surtout en début de pandémie est le résultat d’une impréparation irresponsable des gouvernements et d’une politique d’austérité de longue durée.

Une nouvelle étape de la pandémie


Malgré ce lourd sacrifice, un ‘retour à la normale’ n’est pas à portée de main. Dans le monde entier, l'infection par le Covid continue à augmenter. Si en Belgique, d’autres pays européens et aux Etats-Unis nous avons dépassé à nouveau le pic de la contamination ce n’est pas le cas dans de nombreux autres pays. Nous ne sommes pas près d'une solution, mais plutôt d'une nouvelle étape de la pandémie, dans laquelle la contagion devient endémique et accroît encore les différences, les injustices, les contradictions intolérables qui déchirent la société.

Vaccins : peu nombreux et entre de mauvaises mains


Aussi difficile qu'il soit d'éradiquer complètement un virus, une grande partie de cette situation n'a rien de fatal ou d'inévitable. Elle dépend directement des choix et des priorités avec lesquels la bourgeoisie et ses gouvernements gèrent la crise sanitaire.

La première raison est la pénurie de vaccins et leur distribution inégale. Selon les estimations, d'ici 2021, la production totale s'élèvera à près de 9,5 milliards de doses. Ce chiffre est déjà inférieur aux 11,5 milliards que l'on estime être la demande totale. Cependant, au 8 avril, la production totale n'est que de 677 millions, soit seulement 7 % de l'objectif annuel.

La production est insuffisante pour des raisons que même un enfant peut comprendre : 1) les brevets sur les vaccins et le secret des données ; 2) l'intérêt des fabricants à ne pas augmenter la capacité de production, qui resterait inutilisée en cas de décrue rapide de la pandémie ; 3) les conflits de pouvoir au niveau international, ou l'accès aux vaccins ou le refus de les fournir sont utilisés comme un outil pour affirmer le pouvoir des pays producteurs ou pour contrer celui des concurrents.

Mais bien plus importante que ces injustices évidentes est la simple inégalité économique : on estime que sur les 9,5 milliards de doses, seuls 700 millions peuvent être achetés par des pays qui représentent ensemble 80% de la population mondiale. La contribution du programme Covax de l'OMS porterait le total à 1,8 milliard de doses.

Pour 80% de la population, moins de 20% des vaccins. Le reste revient aux pays riches, au sein desquels il existe encore de sérieuses différences.

Les fabricants ont reçu des contributions publiques estimées à environ 100 milliards de dollars pour développer des vaccins qui, rien que cette année, entraîneront des revenus de 120 à 150 milliards. Mais cela ne remet pas en cause leur contrôle absolu, au contraire.

La ‘santé’, un nouveau front de la lutte des classes


Les travailleurs de la santé se trouvent donc en première ligne dans la lutte contre la pandémie mais aussi des luttes sociales contre les politiques d’austérité, contre les politiques inadéquates de santé publique et contre l’emprise du capitalisme sur l’industrie pharmaceutique et médicale. Cette lutte ne peut se mener que par des méthodes de lutte des classes et non par le faux dialogue et la fausse concertation avec le patronat et les gouvernements. C’est la voie qu’a choisie Santé en Lutte. Révolution, la section belge de la Tendance Marxiste Internationale soutient cette orientation. Nous pensons aussi que ‘Santé en Lutte’ peut devenir un levier important pour la transformation des syndicats en des organisations véritablement démocratiques et combatives aux mains des travailleurs.

Il est de plus en plus clair que la défense de la santé ne peut être que le résultat d'une lutte de masse du mouvement ouvrier, des jeunes, des femmes, des pensionnés ; une lutte qui doit nécessairement avoir une dimension internationale.

Nous exigeons comme mesures immédiates :

* Abolition des brevets sur les vaccins et publication de toutes les données, y compris celles relatives aux risques collatéraux qui doivent être connus et évalués.

* Nationalisation des entreprises pharmaceutiques et leur gestion sous le contrôle démocratique des travailleurs et un investissement massif dans la production de vaccins.

* Plan de choc pour renforcer le système de soins de santé, notamment un système public de traçage et de dépistage gratuit.

* Contrôle des travailleurs et de leurs représentants sur tous les cas de contagion dans les entreprises avec pouvoir d'arrêter tout ou partie des activités non essentielles afin de tracer et d'isoler les foyers.

* Aucune restriction des droits démocratiques, à commencer par le droit de réunion sur les lieux de travail, dans les écoles/universités et dans l’espace public.

La lutte pour la santé et la sécurité est une lutte contre le capitalisme, contre le profit et contre la bourgeoisie, en Belgique et dans le monde entier.

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