L’Europe entière glisse doucement vers la déflation.

Au début de l’année nous disions : ‘Pendant que la presse et les politiciens parlent de « reprise », les stratèges sérieux du capital sont plongés dans un pessimisme noir. Les plus lucides ne parlent pas de reprise, mais des dangers d’une nouvelle et plus profonde crise. La « reprise » est avant tout une fiction visant à calmer les nerfs des investisseurs et restaurer la « confiance ». […]L’Allemagne ne pourra pas continuer de croitre en l’absence de reprise sur l’ensemble de la zone euro, principal marché pour ses exportations’ .

Aujourd’hui l’optimisme n’est plus de mise chez les prévisionnistes économiques. La déflation et les risques qu’elle fait encourir à l’économie sont devenus le souci premier. Il n’est plus question de reprise, mais on s’attend à une troisième récession depuis 2008.

Tous les espoirs, fondés par les sociaux-démocrates ou les dirigeants syndicaux, en une relance économique stimulée par des investissements publics se sont évanouis.

La grève, la seule d’ailleurs, qui plombe l’économie en Europe est celle des investissements dans l’économie réelle. Ces investissements restent très timides à cause de l’absence de profits importants. Même un taux d’intérêt proche de zéro pour cent (en tenant compte de l’inflation, il s’agit d’un taux négatif) ne fait pas démarrer le moteur de l’économie européenne. L’endettement des entreprises, des états et des familles pèse comme un terrible poids mort sur les investissements. Les bourses par contre sont à la fête. Depuis 2009 l’indice boursier belge des 20 plus grandes actions, le BEL20 a doublé. Actuellement il atteint son niveau le plus haut depuis 6 ans. Les fusions et acquisitions d’entreprises, activité prédatrice par excellence, sont aussi en forte hausse.

Le choix est simple pour la bourgeoisie : soit elle persiste dans l’assainissement budgétaire (avec les conséquences sociales que ce type de politique provoque), soit elle abandonne les objectifs fixés par les gouvernements et les instances européennes.

Dans le premier cas de figure, cette politique réveillera le mouvement ouvrier entraînant grèves, manifestations, etc. Dans le second cas, les états perdront leur notation auprès des marchés financiers, gonflant ainsi la dette publique.

‘Ni rire, ni pleurer, mais comprendre’ comme le disait déjà si bien Spinoza, philosophe allemand 17e siècle. La dynamique de cette économie mondiale nous précipite vers plus de privatisations, plus d’austérité, plus d’inégalité sociale et une diminution très importante du niveau de vie. Peu importe la composition des prochains gouvernements, l’austérité va se renforcer. Cela ne fait aucun doute pour nous ! Austérité qui remettra à l’ordre du jour la lutte des classes et une alternative révolutionnaire à cette société intolérable et inacceptable.

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