Ce lundi 2 juin, un drame s’est déroulé au parc familial Élisabeth à Ganshoren. Fabian, un enfant de 11 ans, a été mortellement percuté par une voiture de police lors d'une course-poursuite alors qu’il essayait la trottinette de son frère aîné, un simple moment de jeu qui s'est tragiquement terminé.

Selon les policiers impliqués, la poursuite aurait été motivée par la « dangerosité des trottinettes sur les trottoirs », rappelant que l’âge légal pour leur usage est de 16 ans. Quand bien même cela constitué un délit mineur (punissable par 58 euros d'amende), la peine encourue ne doit pas être la mort. Fabian allait avoir 12 ans. Il se préparait à passer son CEB. Désormais, il aura 11 ans à jamais. Sur la conscience de la police belge, la mort d’un innocent de plus.

Des drames à répétition

Ce n’est malheureusement pas un cas isolé. Il y a à peine un mois, dans les Marolles, un jeune homme en scooter a perdu la vie, percuté par une camionnette de police lancée à vive allure et sans sirène conduite par un policier privé de permis depuis plus de deux ans.

Le 20 août 2019, c’était Mehdi Bouda, 17 ans, qui trouvait la mort à Bruxelles. Il rentrait chez lui quand une voiture de police banalisée, roulant à contresens et sans gyrophare à 98 km/h selon l’enquête judiciaire, l’a violemment percuté. 

Une violence systémique

La liste est longue et douloureuse : Fabian, Mehdi, Adil, Sabrina, Ouassim, Domenico, Imad… Cette violence n’a rien d’accidentel ou d’exceptionnel. Elle est le reflet d’un système où l’impunité policière semble trop souvent primer sur la vie humaine, surtout lorsqu’elle est jeune et issue de quartiers populaires.

Actuellement le débat porte encore et toujours sur le manque de cadre légal dans les courses poursuite ou encore sur l’absence de formation des policiers concernant ces pratiques, mais force est de constater que ces débats récurrents ne débouchent pas sur les effets escomptés. De plus, ces débats éloignent en réalité des débats plus fondamentaux sur le rôle social de la police. En particulier son rôle d’encadrement et de surveillance des quartiers populaires qu’elle criminalise et dans lesquels elle agit avec une violence décuplée, surtout envers les jeunes issus de l’immigration. Comme l’explique le Délégué général aux droits de l’enfant Solayman Laqdim, «sur 20 signalements [récents] de violences policières sur mineurs, il y a uniquement des enfants issus de la diversité » (1).

Contre les violences policières, organisons les quartiers populaires !

Jusqu’à quand tolérera-t-on que la police agisse de la sorte ? Est-ce qu’un « meilleur cadre légal » empêchera les meurtres durant les courses-poursuites alors qu’il existe par exemple déjà un cadre légal pour empêcher un policier de rouler sans permis ?

Il est nécessaire d’organiser les habitants des quartiers populaires pour que la pression soit mise pour empêcher la police de passer en mode cowboy ensauvagé. Des expériences d’organisation de ce type ont déjà eu gain de cause, comme en 2021 à Saint-Gilles par exemple, où la brigade Uneus (une brigade de policier en civil particulièrement violente et raciste) a été dissoute suite à une campagne portée par les habitants.

Les violences policières sont avant tout un autre fruit pourri d’une société divisée en classes où le racisme est entretenu pour monter les populations ouvrières les unes contre les autres. Seule une révolution socialiste permettra de mettre fin une bonne fois pour toute à toutes ces violences étatiques. Notamment grâce à la mise en place d’une démocratie des travailleurs où le maintien de l’ordre se fait sous contrôle de la majorité et où les personnes déléguées à ce travail ont des comptes à rendre à la collectivité.


(1) https://www.rtbf.be/article/mort-de-fabian-a-ganshoren-les-droits-elementaires-de-ce-jeune-ont-ete-bafoues-estime-solayman-laqdim-11556897 

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