Depuis des décennies, les gouvernements successifs attaquent les acquis sociaux obtenus grâce aux luttes du passé. Depuis des années, ils cherchent à augmenter drastiquement les dépenses militaires suivant une campagne belliciste publique et privée. La « menace russe » ne servant qu'à justifier l'accélération du processus. À l'austérité vient donc s'ajouter la redirection des budgets publics vers l'armement.
Le domaine militaire est improductif
L’industrie militaire joue certes un rôle économique dans la société (achats de matériel, infrastructures, recherche technologique, etc.), mais essentiellement non productif. C'est-à-dire une activité qui ne génère pas de nouvelle valeur. Pire encore, sa synergie avec certains secteurs économiques est un siphon qui draine des ressources hors de l'économie productive, faisant un énorme gaspillage. De surcroît, ces ressources ne sont pas simplement jetées, elles sont utilisées pour préparer des destructions futures. Tout cela est ce qu'on appelle le « complexe militaro-industriel ».
Le travail de l'armée ne fournit aucun bien de consommation ni service à la population, aucune construction civile, aucune école, aucune bibliothèque, etc. En d'autres termes, l'armée, d'un point de vue social, n'a aucune utilité. D'un point de vue financier, l'armée en soi est également une perte nette. Il n'y a pas de travail productif des soldats, ils ne créent pas de plus-value, comme c'est le cas chez les travailleurs de n'importe quel autre secteur.
Par conséquent, le seul profit possible des industries militaires vient uniquement des fonds publics, qui financent et achètent le matériel militaire, tout en laissant une marge de profit aux entreprises privées qui le vendent.
Mais à quoi sert l'armée ?
L’armée fait partie des institutions permanentes de l’appareil d’État capitaliste. Elle est la quintessence de la violence d'État. D'une discipline de fer, d'une hiérarchie autoritaire et des armes meurtrières, elle impose et maintient un ordre social et économique. La guerre et la répression sont ses mots d'ordre. Penser qu'une armée irait faire autre chose c'est être ignorant ou naïf. Elle est objectivement l'opposé d'un fonctionnement démocratique et n'est en rien sa garantie. Historiquement, la solution qu'elle propose face aux crises est la suspension de la démocratie par la loi martiale ou le coup d'État.
Pour les capitalistes, la valeur de l'armée nationale réside en ce qu'elle assure la conquête et le maintien des sources de profits. Le travail de chaque soldat se répercute alors dans l'exploitation des humains et des ressources des différentes zones sous son influence.
Qui dirige et profite de l'armée ?
Si l'armée est l'outil de coercition par excellence, elle n'agit pas sans raison. Les gouvernements en sont les maîtres, ils l'utilisent pour défendre les intérêts de la classe dirigeante. Mais les capitalistes n’y ont recours qu'en dernier lieu, lorsque les autres moyens de pression échouent.
Les travailleurs d'un pays n'ont aucun intérêt à se battre contre ceux d'un autre. On nous rabâche la « menace russe », mais réfléchissons: par exemple, il y a 25 millions d'enfants de moins de 14 ans en Russie. Ont-ils la prétention de venir tuer qui que ce soit ? Au final, eux-mêmes et leurs familles veulent la même chose que nous, vivre en paix. La mort et la guerre ne profitent qu'aux grandes fortunes américaines et européennes, aux oligarques russes, etc. Ils se disputent les ressources, les marchés et le contrôle économique. Ils étranglent et se gavent, et envoient mourir nos enfants dans leurs guerres en Europe de l'Est et au Moyen-Orient.
La propagande de la défense
À l'heure du déclin du capitalisme, on voit de plus en plus l'essor de la propagande nationaliste et réactionnaire d'une soi-disant nécessité de se réarmer pour se défendre. Pourquoi est-ce qu'une armée servant un ordre capitaliste et l'exploitation des travailleurs irait essayer d'imposer autre chose que cela ? Non, l'armée nationale n'est pas une 'défense patriotique' au sens où on entend la défense des intérêts de la population.
D'autant plus, que dans le prolongement de la faillite des partis bourgeois traditionnels, l'armée construite aujourd'hui sera l'armée des gouvernements d'extrême droite de demain. Ces prétendus « anti-système » ne sont que des menteurs hypocrites, des belliqueux dont le seul objectif est l'intérêt des grandes fortunes. Historiquement, ce sont les Pétain et les Degrelle qui sont les capitulards et les collaborateurs.
Non au militarisme
Les pacifistes clament que la violence n'est pas la solution. En effet, la violence est un moyen, pas une solution. Mais ce qu'ils ratent c'est que si elle est le moyen d'exploiter dans les mains capitalistes, elle est aussi celui de se défendre dans les mains travailleuses. À partir du moment où la production et le commerce des armes sont tenus par le privé, il n'y a de liberté possible qu'entre les zones de feu qu'il décrète à son bon vouloir. Notre mot d'ordre est l'expropriation sans compensation des profiteurs de guerre. C'est seulement par l'organisation, la mobilisation et la lutte sociale que nous pourrons contrer cette frénésie militaire. Envoyons nos enfants à l'école plutôt qu'à un quelconque service militaire, qui ne servira qu'à préparer leur mort pour on ne sait quelle ressource minière dont on ne verra même pas la couleur.
C’est dans ce but que nous lançons notre campagne internationale :
Des livres, pas des bombes !
Des écoles, pas des casernes !
Une sécurité sociale, pas les affres de la guerre !