Lorsque les colons allemands, et puis belges, sont arrivés dans l’actuel Kivu, les Hutus et les Tutsis ne formaient qu’un seul peuple, uni par la même langue, la même foi, les mêmes lois. Avant l’arrivée des colons sur place, la seule chose qui différenciait réellement les Hutus et les Tutsis étaient leur activité économique : les Hutus étaient des clans d’agriculteurs tandis que les Tutsis étaient des clans d’éleveurs. Ainsi, un ressortissant du Kivu ayant commencé son activité professionnelle en tant qu’éleveur et choisissant pour x raison de devenir agriculteur, passait alors d’une « ethnie » à l’autre sans que cela pose le moindre problème à qui que ce soit…

Ce sont les colons qui ont figé les disparités et séparé les deux « ethnies » en s’appuyant tantôt sur l’une pour la favoriser et tantôt sur l’autre pour conserver le pouvoir lorsque la première commençait à réclamer une indépendance. Le tout dans le seul but d’accaparer les ressources de la région pour ses entreprises privées.

Cette politique du diviser pour mieux régner ne fut pas sans conséquence. Elle a mené en 1994 à un génocide durant lequel près d’un million de Tutsis, mais également des Hutus opposés à la logique génocidaire, ont été massacrés à coups de machettes par des génocidaires Hutus armés, entraînés, formés, financés par les gouvernements impérialistes belges et français avec la bénédiction des responsables religieux catholiques sur place…

Ce génocide de 94, comme les guerres qui se sont déclenchées avant et après, sont le résultat de ces politiques de pillages capitalistes de la région où puissances impérialistes, intérêts nationaux et mainmise des multinationales s’affrontent pour le contrôle de ce que la communauté internationale appelle aujourd’hui tristement « les minerais de sang » (cobalt, coltan, et toutes les autres ressources rares nécessaires à la fabrication de matériel que nous utilisons tous les jours en Occident tels que nos smartphones).

Ces guerres intestines entre groupes militaires et mercenaires à la solde des Etats, des impérialistes et/ou des multinationales qui les financent pour s’assurer le contrôle des ressources minières de la région, ont fait selon l’ONU, près de 7 millions de morts et déplacés ces dernières années dans la région, dont un million uniquement pour la province du Kivu. À cela s’ajoute les dénonciations récurrentes des ONGs qui accusent ces – nombreuses – milices de crimes de guerre, de pillage et d’utiliser le viol punitif de masse comme arme de guerre…

C’est un véritable chaos généralisé. Un enfer quotidien pour les populations locales. Ceci étant, nous, jeunes et travailleurs de Belgique n’en sommes pas responsables pour autant. Mais il existe cependant des responsables qui tirent profit de cette situation pour s’enrichir.

Par exemples des sociétés belges sont toujours impliquées dans l’exploitation des richesses du Congo, comme par exemple le Groupe Forrest International de Georges Forrest. Georges Forrest est, entre autres affaires de corruption et de trafic d’armes, accusé par Amnesty International d’avoir bafoué les droits humains en instiguant l’expulsion forcée de centaines de villageois pour l’expansion de l’une de ses filiales.

On peut aussi mentionner le groupe BusinessEurope basé à Bruxelles qui est l’un des plus puissants lobbys européens. Il représente une quarantaine de multinationales et consacre un budget colossal pour influencer les politiques européennes dans le sens de leurs intérêts. Il fait notamment pression pour empêcher la mise en place d’une traçabilité claire sur l’origine des minerais, permettant ainsi aux multinationales d’exploiter des matières premières issues de zones de conflits - telles que l’Est du Congo - et extraites dans des conditions criminelles où le travail des enfants est avéré.

Ces entreprises belges ne sont pas les seules à piller la région. Des entreprise chinoises, nord-américaines, allemande, anglaise, israélienne, malaysienne, … sont aussi présentes sur place.

Bref autant d’entreprises qui tirent leur épingle du jeu de la loi du plus fort pour s’enrichir dans ce bain de sang permanent…

C’est tout le système qui est coupable !

Cette guerre, ces pillages, ces massacres, ce nouveau génocide en cours… en RDC, ne sont pas une fatalité que les jeunes et les travailleurs du monde devraient accepter car ils « ne peuvent rien y faire », non. Nous pouvons toujours quelque chose. Rien que dans l’Histoire récente, des mouvements sociaux ont par exemple : aboli l’esclavage, mis fin au colonialisme, renversé des monarchies de droit divin millénaires, obtenu des protections sociales, des droits démocratiques comme celui de s’organiser politiquement, etc. etc.

À mesure que les victimes s’amassent, au Kivu comme ailleurs, le capitalisme prouve chaque jour un peu plus son incapacité à offrir un avenir décent, une stabilité et un accès aux ressources, à la majorité des travailleurs du monde. Ce système ne « fonctionne » que pour la minorité de possédants qui sont visiblement prêts à tout pour garder, entre leurs mains sales du sang de millions d’innocents, le contrôle de l’économie et des moyens de production. Seule une révolution socialiste à l’échelle mondiale qui leur arrachera définitivement le pouvoir économique des mains permettra d’en finir avec toute cette souffrance inutile !

Avec l'OCR, nous construisons activement chaque jour une organisation internationale qui souhaite réaliser cette tâche politique et historique, si tu veux nous y aider n’hésite pas à nous rejoindre !

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