Cela fait deux semaines que la protestation sociale ne cesse de prendre de l’ampleur dans les entreprises. Après le grand succès de la grève générale de la FGTB le 7 octobre pas un jour n’est passé sans une action ou une grève contre le ‘pacte de dégénération’. La base a réussi à imposer une nouvelle grève générale aux directions des grands syndicats. Une belle preuve du grand mécontentement et de la disposition à la lutte de la classe ouvrière.

Cela fait deux semaines que la protestation sociale ne cesse de prendre de l’ampleur dans les entreprises. Après le grand succès de la grève générale de la FGTB le 7 octobre pas un jour n’est passé sans une action ou une grève contre le ‘pacte de dégénération’. La base a réussi à imposer une nouvelle grève générale aux directions des grands syndicats. Une belle preuve du grand mécontentement et de la disposition à la lutte de la classe ouvrière.

Ce ne sont pas les syndicats mais le gouvernement qui est isolé dans le pays. Cela explique les réactions de panique du Ministre de l’intérieur Dewael qui menace d’utiliser les tribunaux et les huissiers avec la police contre les piquets de grève. Cela ne change rien au fait que partout dans le pays les gens se rendent compte que le débat sur la fin de carrière est une grande opération d’intoxication et une escroquerie. Le taux d’activation est un faux paramètre. Il s’agit essentiellement d’augmenter le taux d’exploitation des travailleurs.

Le gouvernement et le patronat nous cassent les oreilles. Ils prétendent que le financement de la sécurité sociale est une question du nombre de personnes qui travaillent par rapport à un nombre de personnes qui ne sont pas actifs (dans le sens libérale du terme). Ce raisonnement est une escroquerie. Premièrement l’augmentation de l’âge de la pension avec un nombre égal d’emplois ne signifie pas du tout l’augmentation du taux d’activité. Plus de jeunes resteront au chômage de cette façon.

En plus le pourcentage de personnes ‘actives’ est totalement sans importance quand il s’agit du financement de la Sécu. Ce financement – comme tous les autres facteurs qui contribuent à notre niveau de vie – est lié à un autre paramètre, c’est-à-dire la richesse matérielle que nous produisons collectivement et comment elle est distribuée.

En Inde le taux d’activité est plus élevé que chez nous…

En Inde les enfants doivent aller travailleur à partir de l’âge de 12 ou 14 ans. Les gens y travaillent souvent toute leur vie, jusqu’à ce qu’ils meurent. Le taux d’activité y est par conséquent très élevé mais personne n’est prêt à échanger notre Sécu contre celle de l’Inde. Comment cela ? Premièrement parce que la productivité du travail est beaucoup plus basse en Inde que chez nous. Deuxièmement le mouvement ouvrier en Europe a réussi grâce aux luttes sociales de s’accaparer d’une plus grande partie du gâteau.

Un ouvrier ou un employé en Europe produit aujourd’hui plus du double d’il y a 20 ans. La Belgique est au-dessus de cette moyenne. Nous payons cela avec plus de stress, plus d’accidents de travail et plus d’antidépresseurs.

Deux fois plus de richesses qu’il y a 20 ans

Cela veut dire qu’il y a deux fois plus de richesses à répartir parmi les travailleurs, les inactifs et les actionnaires. Cette répartition pourrait prendre la forme d’une réduction du temps de travail et/ou une augmentation des pensions, et/ou une retraite anticipée. A y réfléchir il s’agit d’une position très favorable. Mais aujourd’hui ce sont les actionnaires, c’est à dire les capitalistes, qui s’arrogent la part de lion.

En plus la génération du baby boom est déjà pensionnée. Objectivement cela ne signifie pas que les pensions soient devenues impayables. Mais cela pourrait signifier une réduction drastique du chômage. Cela nous paraît positif, non ? Mais pas pour le patronat. Car sur le marché du travail, la loi de l’offre et de la demande s’impose. Dès que la demande augmente et que l’offre décline le prix augmente ( dans ce cas si le salaire). Le patronat – malgré toutes ses belles paroles – n’est pas favorable à un bas niveau du chômage. Continue à travailler, papa.

Le choix d’une autre société

Nous sommes entrés dans une époque historique où on ne parle plus de réduction du temps de travail mais d’augmentation du temps de travail. C’est un tournant : cela signifie que le système économique, le capitalisme produit du recul social à la place de progrès social. Pas seulement dans des pays lointains mais aussi chez nous. Ce système est condamné et à bout de souffle.

L’enjeu des prépensions n’est donc pas un dossier en plus. Un vrai choix de société s’ouvre à nous. Nous trouvons véritablement obscène de faire travailler les collègues âgés avec 600.000 chômeurs dans le pays. L’enjeu pour les patrons et pour le gouvernement consiste à démanteler la sécurité sociale. Ils considèrent que la Sécu est un obstacle dans la compétition sans pitié que se livrent les entreprises pour réduire le coût du travail en faveur de leurs bénéfices. Ce n’est pas notre choix de société. Si le capitalisme ne peut se permettre une bonne sécurité sociale nous devons alors choisir un avenir en dehors du capitalisme, un avenir socialiste.