Nous republions ici le post sur Facebook, de Jalil B, permanent CNE du secteur commerce. Il explique avec conviction que "ce n’est pas juste de la solidarité qu’il faut car cela dépasse ces entreprises, d’une certaine manière elle dépasse même la lutte dans le secteur, c’est une lutte du monde du travail. C’est défendre nos acquis et notre rapport de force que d'être aux côtés des travailleurs de Mestdagh et Delhaize."

Ce qui se passe pour les travailleuses et travailleurs de Mestdagh (Intermarché) et de Delhaize est monstrueux. La franchisation de tous les magasins n'a qu'un réel objectif, détruire les acquis des travailleurs et supprimer la présence des syndicats dans l'entreprise. Le fait que des soi-disant entrepreneurs reprennent les magasins n’est que la partie visible de l’iceberg.

Il y a déjà de nombreuses années, les grands groupes ont commencé à diviser leurs entreprises, la division entre les ouvriers du dépôt et les employés des magasins. Ces grands groupes qui avaient des supermarchés, du bricolage, du food, du vêtement etc ont subdivisé leur entreprise en marques différentes soi-disant pour répondre aux exigences du marché comme anciennement le groupe GIP ou le groupe Colruyt actuellement. Ensuite on a continué à diviser les travailleurs entre eux, les livreurs, le personnel d'entretien, la sécurité etc.... Aujourd’hui il veulent pousser à une étape supplémentaire, subdiviser des travailleurs qui font le même métier dans le même type de magasin entre soi disant des "patrons différents".

Au final, malgré la propagande de la droite et de Comeos (fédération patronale), les grands groupes existent toujours, leurs patrons multi millionnaires ou milliardaires sont toujours autant présents. Par contre, ils sont à la tête d’un grand groupement de soi-disant petites entreprises ou petits indépendants divisés entre eux. Une aubaine autant d’argent et de pouvoir qu’avant mais avec des travailleurs avec un rapport de force diminué ou inexistant.

De plus, derrière, cela permet à la droite et aux fédérations patronales d’avoir des statistiques essayant de nous prouver que l’économie d’aujourd’hui a changé et qu’elle est dominée par des petites entreprises, que demander des acquis sociaux en interprofessionnel va faire couler le pauvre petit indépendant….alors que nous savons ce qui se cache derrière ces petites entreprises. Le stade ultime de ce changement économique est l’uberisation totale du marché de l’emploi. Que les travailleurs et travailleuses deviennent soi-disant leur propre patron alors qu’ils sont totalement soumis comme avant à des grands groupes multinationaux qui auront le même pouvoir mais sans avoir de résistance du monde du travail.

Dans le combat qui a démarré avec Mestdagh qui continue avec Delhaize, ce n’est pas juste de la solidarité qu’il faut car cela dépasse ces entreprises, d’une certaine manière elle dépasse même la lutte dans le secteur, c’est une lutte du monde du travail. C’est défendre nos acquis et notre rapport de force que d'être aux côtés des travailleurs de Mestdagh et Delhaize.

C’est une bataille qu’il faudra mener toutes et tous ensemble. Que les militantes et militants du commerce soient prêts.