Il y a 80 ans, un groupe de jeunes juifs prenait les armes contre la terreur nazie dans le ghetto de Varsovie. La plupart d'entre eux étaient socialistes, communistes et fiers d'être internationalistes. L'organisation juive de lutte (Z.O.B.) à laquelle ils appartenaient avait été formée par des militants du Bund socialiste, des sionistes de gauche de Hachomer Hatzair et des communistes (1).

Ce court article de Karl Marx, publié dans le New York Daily Tribune en 1857, commente la rébellion indienne qui a éclaté la même année contre la Compagnie britannique des Indes orientales. En quelques lignes, Marx dénonce l’hypocrisie de la bonne société anglaise horrifiée par la violence des rebelles alors qu’elle est le produit de décennies d’oppression. Ses propos sont d’une grande pertinence aujourd’hui dans le contexte des événements en Israël-Palestine.

Hier soir, à minuit et quart, j'ai reçu un appel téléphonique du Mexique m'annonçant une nouvelle qui m'a profondément marqué. J'ai appris que mon vieil ami et camarade Esteban Volkov n'était plus. Bien que je ne puisse pas dire que cette nouvelle était totalement inattendue, puisque Esteban avait atteint l'âge de 97 ans en mars, elle m'a néanmoins rempli d'un profond sentiment de perte, non seulement d'un ami très cher, mais aussi du dernier lien physique avec l'un des plus grands révolutionnaires de tous les temps, Léon Trotsky.

Dans un discours prononcé le 21 février 2022 devant la nation russe, Poutine a prétendu que « l'Ukraine a été créée par Lénine ».

La vérité est que la Révolution d'Octobre a eu le grand mérite de libérer les nationalités qui avaient été opprimées par la Russie tsariste, que Lénine qualifiait de « prison des nations », et qui refusait tout droit aux minorités ethniques. Voici une lettre de Lénine, écrite en décembre 1919, qui développe en quelques pages la position du marxisme sur la question des nationalités.

C'est le programme des bolcheviks, qui incluait le droit des nations à disposer d'elles-mêmes, qui a permis la victoire de la Révolution d'octobre, puis la naissance de l'Union soviétique, qui, à l'époque de Lénine, était une libre association de nationalités, libérée du joug des tsars.

Dans son discours, Poutine a montré que ses références étaient l'empire tsariste, le nationalisme grand-russe et l'oppression des peuples. Les nôtres, celles de la Tendance Marxiste Internationale, sont Lénine et le bolchevisme, dans leur lutte acharnée pour l'internationalisme prolétarien et l'unité de la classe ouvrière.


LETTRE AUX OUVRIERS ET AUX PAYSANS D’UKRAINE A L’OCCASION DES VICTOIRES REMPORTÉES SUR DENIKINE

Camarades,

Il y a quatre mois, fin août 1919, j’ai eu l’occasion d’adresser une lettre aux ouvriers et aux paysans à propos de notre victoire sur Koltchak.

Aujourd’hui je reproduis intégralement cette lettre pour les ouvriers et les paysans d’Ukraine à l’occasion des victoires remportées sur Dénikine.

Les troupes rouges ont pris Kiev, Poltava, Kharkov et marchent victorieusement sur Rostov. L’insurrection contre Dénikine déferle en Ukraine. Il importe de rassembler toutes nos forces pour achever de battre les troupes de Dénikine, qui ont tenté de rétablir le pouvoir des propriétaires fonciers et des capitalistes. Il importe d’anéantir Dénikine pour nous prémunir contre la moindre possibilité d’une nouvelle invasion.

Il faut que les ouvriers et les paysans d’Ukraine soient mis au courant des leçons que tous les paysans et ouvriers russes ont tirées de la conquête de la Sibérie par Koltchak et de la libération de ce pays par les troupes rouges, après de longs mois passés sous le joug des propriétaires fonciers et des capitalistes.

La domination de Dénikine a été pour l’Ukraine une épreuve aussi dure que le règne de Koltchak en Sibérie. Il est certain que les leçons de cette dure épreuve amèneront les ouvriers et les paysans d’Ukraine, comme ceux de l’Oural et de la Sibérie, à mieux saisir les tâches du pouvoir soviétique et à la défendre avec plus de fermeté.

En Grande-Russie, la grosse propriété foncière a été entièrement supprimée. Il faut en faire autant en Ukraine ; et le pouvoir soviétique des ouvriers et des paysans ukrainiens doit consacrer la suppression complète de la grande propriété foncière, la libération totale des ouvriers et des paysans ukrainiens du joug des propriétaires fonciers et des propriétaires eux-mêmes.

Mais, en plus de cette tâche et de nombreuses autres qui, aujourd’hui comme hier, se posent aux masses laborieuses de Grande-Russie et d’Ukraine, le pouvoir soviétique en Ukraine a des tâches particulières. L’une d’elles mérite qu’on lui accorde en ce moment une attention exceptionnelle. C’est la question nationale ou la question de savoir si l’Ukraine sera une République socialiste soviétique distincte et indépendante, alliée (fédérée) à la République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie, ou si l’Ukraine et la Russie vont fusionner en une seule République soviétique. Tous les bolcheviks, tous les ouvriers et paysans conscients doivent réfléchir sérieusement à cette question.

L’indépendance de l’Ukraine est reconnue par le Comité exécutif central de la R.S.F.S.R – République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie – et le Parti communiste bolchévik de Russie. Aussi est-il évident et admis de tout le monde que seuls les ouvriers et les paysans d’Ukraine peuvent décider et décideront, à leur congrès national des Soviets, si l’Ukraine doit fusionner avec la Russie ou constituer une République autonome, indépendante, et dans ce dernier cas, quel lien fédératif doit l’associer à la Russie.

Comment faut-il régler cette question dans l’intérêt des travailleurs, afin d’assurer le succès de leur lutte pour affranchir définitivement le travail du joug du capital ?

Premièrement, les intérêts du travail exigent que la confiance la plus entière et l’union la plus étroite existent entre les travailleurs des divers pays, des diverses nations. Les partisans des propriétaires fonciers et des capitalistes, de la bourgeoisie, s’efforcent de diviser les ouvriers, d’attiser les dissentiments et la haine entre nations afin de réduire les ouvriers à l’impuissance et d’affermir le pouvoir du capital.

Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l’union internationale, la fraternité internationale des ouvriers.

Nous sommes ennemis des haines nationales, des dissensions nationales, du particularisme national. Nous sommes internationalistes. Nous aspirons à l’union étroite et à la fusion complète des ouvriers et des paysans de toutes les nations du monde en une seule République soviétique universelle.

Deuxièmement, les travailleurs ne doivent pas oublier que le capitalisme a divisé les pays en un petit nombre de nations opprimantes, impérialistes, jouissant de tous les droits et privilèges, et une immense majorité de nations opprimées dépendantes ou semi-dépendantes, en état d’infériorité légale. La guerre de 1914-1918, criminelle et réactionnaire entre toutes, a accentué cette division et, par suite, augmenté la colère et la haine. Au cours des siècles l’indignation et la méfiance des nations en état d’infériorité légale et dépendantes se sont accumulées contre les nations impérialistes qui les oppriment, des nations comme l’Ukraine contre des nations telles que la Grande Russie.

Nous voulons une alliance librement consentie des nations, une alliance qui ne tolère aucune violence exercée par une nation sur une autre, une alliance fondée sur une confiance absolue, sur une claire conscience de l’union fraternelle, sur un consentement absolu libre. On ne saurait réaliser une telle alliance d’un seul coup ; il faut la gagner par un travail plein de patience et de circonspection, pour ne pas gâter les choses, ne pas éveiller la méfiance, pour faire disparaître cette méfiance qu’ont laissée les siècles d’oppression des propriétaires fonciers et des capitalistes, de la propriété privée et des haines suscitées par ses continuels partages et repartages.

Aussi, tout en visant sans désemparer à l’unité des nations, en attaquant sans merci tout ce qui les dissocie, nous devons nous montrer très prudents, très patients, très conciliants à l’égard de ce qui reste de la méfiance entre nations. Nous devons être intransigeants, inconciliables sur tout ce qui touche les intérêts primordiaux du travail en lutte pour se libérer du joug du capital. Quant à savoir comment fixer les frontières entre Etats, aujourd’hui, de façon provisoire – puisque nous voulons leur suppression totale – la question n’est pas essentielle, c’est une question secondaire, de peu d’importance. On peut et on doit temporiser, car la méfiance entre nations est souvent très tenace parmi les masses des paysans et des petits exploitants ; toute précipitation pourrait l’accentuer, c’est-à-dire nuire à la cause de l’unité totale et définitive.

L’expérience de la révolution ouvrière et paysanne en Russie, de la révolution d’octobre-novembre 1917, l’expérience de ses deux années de lutte victorieuse contre l’invasion des capitalistes internationaux et russes a montré, clair comme le jour, que les capitalistes ont su exploiter momentanément la méfiance nationale des paysans et des petits exploitants polonais, lettons, estoniens, finlandais, envers les Grands-Russes ; ils ont profité de cette méfiance pour semer momentanément la discorde entre eux et nous. L’expérience a montré que cette méfiance ne s’efface et ne disparaît qu’avec une extrême lenteur, et que plus les Grands-Russes, qui ont longtemps appartenu à la nation oppressive, font preuve de patience et de circonspection, et plus sûrement cette méfiance disparaît. C’est parce que nous reconnaissons l’indépendance des Etats polonais, letton, lituanien, estonien, finlandais, que nous gagnons, lentement mais sûrement, la confiance des masses laborieuses des petits Etats voisins, des masses les plus arriérées, les plus dupées, les plus asservies par les capitalistes. C’est par ce moyen que nous les arrachons plus sûrement à l’influence de « leurs » capitalistes nationaux, pour les amener le plus sûrement à une confiance entière, à la future République unique internationale des Soviets.

Tant que l’Ukraine n’aura pas été entièrement libérée de Dénikine, et jusqu’à ce qu’elle ait réuni le congrès national des Soviets, son gouvernement est le Comité révolutionnaire d’Ukraine. Ce Comité révolutionnaire comprend, à côté des communistes bolcheviks ukrainiens, au titre de membres du gouvernement, des communistes-borotbistes ukrainiens. Les borotbistes se distinguent entre autres des bolcheviks en ce qu’ils sont pour l’indépendance absolue de l’Ukraine. Les bolcheviks ne voient pas une cause de division ou de désaccord ; ils ne voient aucun obstacle à une collaboration prolétarienne bien comprise. Unis dans la lutte contre le joug du capital, pour la dictature du prolétariat, ce n’est pas sur des questions de frontières nationales et de relations fédératives ou autres, entre Etats que les communistes se diviseraient. Il y a parmi les bolcheviks des partisans de l’indépendance complète de l’Ukraine, des partisans d’un lien fédératif plus ou moins étroit, et des partisans de la fusion complète de l’Ukraine avec la Russie.

Il est inadmissible que la division se fasse pour de telles questions. Elles seront réglées au Congrès des Soviets d’Ukraine.

Si un communiste grand-russe insistait sur la fusion de l’Ukraine et de la Russie, les Ukrainiens le soupçonneraient aisément de se laisser guider, en défendant cette politique, moins par le souci de l’unité des prolétaires dans la lutte contre le capital, que par les préjugés du vieux nationalisme, de l’impérialisme grand-russe. Cette méfiance est naturelle et jusqu’à un certain point, inévitable et légitime, car les Grands-Russes, sous le joug des propriétaires fonciers et des capitalistes, ont été, durant des siècles, nourris des préjugés honteux et abjects du chauvinisme grand-russe.

Si un communiste ukrainien insistait sur l’indépendance absolue de l’Ukraine, on pourrait le soupçonner de défendre cette politique non du point de vue des intérêts momentanés des ouvriers et des paysans ukrainiens en lutte contre le joug du capital, mais sous l’empire de préjugés nationaux petits-bourgeois, petits propriétaires. L’expérience nous a montré des centaines de fois comment les « socialistes » petits-bourgeois de divers pays – tous ces pseudo-socialistes polonais, lettons, lituaniens, les menchéviks géorgiens, les socialistes-révolutionnaires, etc. – se camouflaient en partisans du prolétariat, à seule fin de faire passer en fraude une politique d’entente avec « leur » bourgeoisie nationale contre les ouvriers révolutionnaires. Nous l’avons vu en Russie, de février à octobre 1917, par l’exemple de Kérenski ; nous l’avons vu et nous le voyons encore dans tous les pays sans exception.

Ainsi donc, la méfiance réciproque entre communistes grands-russes et communistes ukrainiens apparaît fort aisément. Comment la combattre ? Comment la vaincre et conquérir la confiance réciproque ?

Le mieux est de collaborer à la défense de la dictature du prolétariat et du pouvoir soviétique dans la lutte contre les propriétaires fonciers et les capitalistes de tous les pays, contre leur tentative de rétablir leur toute-puissance. Cette lutte commune montrera clairement dans la pratique que, quelle que soit la solution donnée au problème de l’indépendance ou des frontières, les ouvriers grands-russes et ukrainiens ont absolument besoin d’une étroite alliance militaire et économique, sans quoi les capitalistes de l’« Entente », c’est-à-dire de la coalition des pays capitalistes les plus opulents, Angleterre, France, Amérique, Japon, Italie, nous écraseront et nous étoufferont l’un après l’autre. Notre lutte conte Koltchak et Dénikine, tous deux subventionnés et armés par ces capitalistes, a montré clairement ce danger.

Quiconque porte atteinte à l’unité et à l’alliance la plus étroite des ouvriers et des paysans grands-russes et ukrainiens aide les Koltchak, les Dénikine, les capitalistes rapaces de tous les pays.

C’est pourquoi nous, les communistes grands-russes, nous devons combattre de la façon la plus rigoureuse, dans notre milieu, les moindres manifestations de nationalisme grand-russe, car ces manifestations, étant en général une véritable trahison du communisme, sont éminemment nuisibles, puisqu’elles nous séparent de nos camarades ukrainiens et font ainsi le jeu de Dénikine et consorts.

Aussi devons-nous, nous les communistes grands-russes, être conciliants quand nous avons des divergences avec les communistes-bolchéviks ukrainiens et borotbistes, lorsque ces divergences portent sur l’indépendance de l’Ukraine, les formes de son alliance avec la Russie et, d’une façon générale, sur la question nationale. Mais que nous soyons communistes grands-russes, ukrainiens ou de toute autre nation, nous devons tous nous montrer intransigeants, inconciliables sur les questions essentielles, capitales, identiques pour toutes les nations, à savoir : la lutte prolétarienne, la dictature du prolétariat, l’inadmissibilité d’une entente avec la bourgeoisie, l’inadmissibilité de la division des forces qui nous défendent contre Dénikine.

Vaincre Dénikine, l’anéantir, rendre impossible le retour d’une semblable invasion, tel est l’intérêt vital des ouvriers et des paysans grands-russes comme ukrainiens. Cette lutte est longue et difficile, car les capitalistes du monde entier soutiennent Dénikine et soutiendront les Dénikine de tout acabit.

Dans cette lutte longue et difficile, nous, les ouvriers grands-russes et ukrainiens, nous devons demeurer étroitement unis, car, séparés, nous ne pourrions certainement pas nous tirer d’affaire. Quelles que soient les frontières de l’Ukraine et de la Russie, quelles que soient les formes de leurs rapports d’Etat à Etat, là n’est pas l’important ; on peut et l’on doit, en l’occurrence, faire des concessions, essayer une autre solution, une autre, puis encore une autre : la cause des ouvriers et des paysans, la victoire sur le capitalisme, ne sera pas pour autant perdue.

Tandis que si nous n’arrivons pas à maintenir entre nous l’étroite union contre Dénikine, contre les capitalistes et les koulaks de nos pays à nous et de tous les autres, la cause du travail sera certainement perdue pour de longues années, en ce sens que les capitalistes pourront alors écraser et étouffer autant l’Ukraine soviétique que la Russie soviétique.

La bourgeoisie de tous les pays, ainsi que tous les partis petits-bourgeois, les partis « conciliateurs » qui acceptent l’alliance avec la bourgeoisie contre les ouvriers, se sont surtout efforcés de diviser les ouvriers des différentes nationalités, d’attiser la méfiance, de détruire l’étroite union internationale et la fraternité internationale des ouvriers. Si la bourgeoisie y parvient, la cause des ouvriers est perdue. Que les communistes de Russie et d’Ukraine parviennent donc, au prix d’un travail commun, patient, opiniâtre et tenace, à vaincre les menées nationalistes de toutes les bourgeoisies, les préjugés nationalistes de toute espèce ; qu’ils donnent aux travailleurs du monde entier l’exemple d’une alliance vraiment solide des ouvriers et des paysans des différentes nations dans la lutte pour le pouvoir des Soviets, pour l’abolition du joug des propriétaires fonciers et des capitalistes, pour une République soviétique fédérative du monde entier.

 

V. Lénine

28 novembre 1919.

La « Pravda » n°3, 4 janvier 1920

(Transcription: Inès)

Le 20 août 1940, à Mexico, un agent de Staline assassinait lâchement Léon Trotsky. A l’époque, ce dernier travaillait justement à la rédaction d’une biographie de Staline. Dans les décennies qui suivirent, toutes les éditions de ce chef d’œuvre inachevé furent très insatisfaisantes. Mais en 2016, au terme de dix années de travail, la Tendance Marxiste Internationale (TMI) a publié – d’abord en anglais – la version de Staline la plus complète et, sans doute, la plus proche des intentions de son auteur.

Notre lutte contre la capitalisme n'est pas seulement économique, politique et sociale mais également idéologique et philosophique. Le but de cette journée de formation est de prendre connaissance avec la vision marxiste de l'histoire, le matérialisme historique. Inscrivez-vous vite.

 
 

Cet article a été publié le 1er novembre 2017 sur marxist.com.

Aucun événement dans l’histoire humaine n’a été l’objet d’autant de distorsions, de calomnies et de falsifications que la Révolution russe. Nous publions ici la liste – établie par notre camarade Alex Grant de la section canadienne de la TMI – des dix mensonges les plus absurdes portés contre les bolcheviks et Octobre 1917.

 
 
 

La Commune de 1871 fut l’un des plus grands épisodes de l’histoire de la classe ouvrière française. Au cours d’un mouvement révolutionnaire d’une portée jusqu’alors inconnue, l’Etat capitaliste a été remplacé par les organes de gouvernement des travailleurs.

 
 
 
 
 

‘’Le capitalisme engendre ses propres fossoyeurs.’’ Avec cette phrase, Marx et Engels ont souligné à la fois les contradictions du capitalisme et le potentiel révolutionnaire de la classe ouvrière. En Angleterre, pays où le capitalisme se développa en premier, cette phrase prit un sens concret au XIXe siècle. Des millions de travailleurs soutinrent la "Charte du peuple". L'objectif : le changement ! La méthode : une pétition ! Le résultat : le premier mouvement de masse mené par la classe ouvrière !

A l'occasion du 200ème anniversaire de la naissance de Friedrich Engels nous publion les 'Souvenirs personnels sur Friedrich Engels' publiés par Paul Lafargue, gendre de Karl Marx et l’un de ses plus proches collaborateurs. Paru dans Die Neue Zeit, 23 Jhrg., 1904-1905.

 

Publié en mai 1970, ce document de Ted Grant peut être considéré comme l’un des textes fondateurs de la Tendance Marxiste Internationale.

A l’époque, Ted Grant était le principal théoricien d’une organisation trotskyste britannique, Militant, qui comptait autour de 200 membres. En 1965, cette organisation avait été exclue de la IVe Internationale « réunifiée » et dirigée par le « Secrétariat Unifié de la Quatrième Internationale » (SUQI).

Depuis la fin des années 30, Ted Grant avait activement participé à la vie interne et publique de la IVe Internationale (dont il fut exclu plusieurs fois). Mais après son exclusion de 1965, il fit le bilan de cette longue expérience et en conclut que la dégénérescence des organisations se réclamant de la IVe Internationale avait atteint un point de non-retour. Il fallait poser les bases d’une nouvelle Internationale révolutionnaire.

Il a 100 ans, la police nord-américaine montait un coup contre deux militants anarchistes d’origine italienne.Comme en Europe, les années 1919 et 1920 sont difficiles aux États-Unis, frappés par l'inflation. La montée du syndicalisme provoque de nombreuses grèves dans tout le pays.

Cette vidéo reprend l’intervention d’Erik Demeester, rédacteur de Révolution, lors du débat sur les ‘Luttes hors cadre’, au Festival des Libertés, le 26 octobre 2019. Il y aborde la révolution allemande de 1919 et l’émergence des conseils ouvriers et de soldats.

La Révolution française de 1789 – 1794 a marqué la fin du régime féodal en France. Pourtant, la bourgeoisie française éprouve aujourd’hui de la gêne, voire de l’hostilité, face à cet événement fondateur de son propre règne. Seuls les débuts de la Révolution sont glorifiés, présentés comme la victoire d’un peuple uni face aux injustices de l’Ancien Régime. La suite est souvent présentée comme le déferlement de violence d’une populace inculte et manipulée par des révolutionnaires fanatiques.

En Belgique comme dans de nombreux pays du monde, le mois mai mais surtout le mois de juin est celui de la Marche des Fiertés, parfois appelée Pride, un nom qui met en valeur les origines américaines de cet évènement.

Une brève introduction par Alan Woods

Il est bien connu qu’un accident peut jouer un rôle considérable dans l’histoire comme dans la vie des individus. Au cours de ma vie, j’ai pu observer de nombreux accidents et coïncidences extraordinaires. Mais je n’avais vécu un tel enchaînement de circonstances comme celui que je vais vous relater ici.


Il y a un siècle, en mars 1919, la IIIe Internationale (l’Internationale Communiste, IC) tenait son premier Congrès à Moscou. Ses dirigeants – dont Lénine et Trotsky – la concevaient comme « le Parti mondial de la révolution socialiste ».

Ce texte est la transcription légèrement modifiée d’un exposé fait lors de l’Ecole Francophone Internationale à Genève en novembre 2018.

Rosa Luxembourg fait partie de notre héritage politique. Elle est une figure qu’on place dans le panthéon des grandes personnalités du socialisme révolutionnaire et du mouvement ouvrier international. Certes, Rosa Luxembourg a fait des erreurs et a eu des polémiques très dures avec ou contre Lénine et avec les Bolchéviques en 1917. Mais chaque fois qu’elle exprimait des divergences avec Lénine ou Trotsky ou polémiquait sur certaines questions, elle le faisait dans le cadre du marxisme révolutionnaire avec un unique objectif : la révolution socialiste.

Le 10 octobre 1918, un accord international est conclu afin de pouvoir commencer les négociations de paix ; l’occupation allemande entre alors dans ses dernières heures. Pourtant, de nouveaux problèmes se posent : le peuple belge craint le comportement arbitraire des soldats mutins.

Mai 68 sera toujours lié aux événements révolutionnaires en France. Le plus grand mouvement de grève générale de l'histoire (jusqu'à présent) a poussé le capitalisme de l'hexagone au bord de l'abîme. Mais ces événements ont également eu un impact sur la lutte des travailleurs en Belgique – et comment en aurait-il pu être autrement ? – sous la forme d'un mouvement de grève d’une ampleur spectaculaire.

Cette année, nous célébrons le cinquantième anniversaire de la formidable année révolutionnaire qu’était 1968. Ce numéro de notre revue y est en grande partie dédié.

La Bataille de Stalingrad (aujourd’hui Volgograd) représente le véritable tournant de la Seconde Guerre mondiale. Près de 800 000 soldats allemands, italiens ou roumains furent tués ou capturés, dont la totalité de la Sixième Armée allemande et son commandant en chef. Défaite cuisante pour Hitler, cette bataille mit fin à la toute-puissance de la Wehrmacht. L’affrontement atteint des proportions titanesques ; par comparaison, la Bataille d’El Alamein, victoire britannique, ne fut qu’une escarmouche.

La révolution de Février avait renversé le régime tsariste et débouché sur une situation de « double pouvoir » : d’un côté, un « gouvernement provisoire » représentant la bourgeoisie ; de l’autre, les soviets reposant sur les ouvriers et les soldats. Après la répression des journées de Juillet, la réaction s’enhardit et tenta de liquider la révolution à travers l’offensive du général Kornilov. L’échec de cette tentative réactionnaire ouvrit la voie à la révolution d’Octobre...

A l’occasion du centenaire de la Révolution russe, nous lui consacrons des articles, en suivant la chronologie. Le précédent article portait sur la tentative de putsch de Kornilov. Rappelons que la révolution de Février, qui renversa le régime tsariste, déboucha sur une situation de « double pouvoir » : d’un côté, le « gouvernement provisoire » représentant la bourgeoisie ; de l’autre, les soviets reposant sur les ouvriers et les soldats. Après la répression des « journées de Juillet », la réaction essaya de liquider la révolution. Cette tentative, dirigée par le général Kornilov, échoua face à une mobilisation des masses, dans laquelle le parti bolchevik avait joué un rôle central, sans pour autant cesser de critiquer le « gouvernement provisoire » de Kerensky.

La révolution russe fut la manifestation spectaculaire d’un monde en mouvement. Elle fut une expérience historique en son sens le plus fort : une expérience de l’histoire, une histoire portée dans les consciences, réalisée ici et maintenant pour la mener à son point de rupture. La destruction du vieil ordre tsariste projetait alors la Russie dans la modernité la plus radicale.

A l’occasion du centenaire de la Révolution russe, nous lui consacrons un article en suivant la chronologie. Le précédent article portait sur les journées de juin et de juillet, point culminant de la répression massive du mouvement révolutionnaire par le gouvernement provisoire.

Dans l’Amérique des années 20, les noirs et les travailleurs immigrés ne gagnaient qu’un peu plus de la moitié de ce que pouvait gagner un Américain « de souche ». Les capitalistes finançaient l’incitation à la haine raciale. En 1924, le Ku Klux Klan comptait quatre à cinq millions d’adhérents. Il propageait la haine contre les étrangers, contre le syndicalisme et le communisme. Des noirs et des militants ouvriers étaient régulièrement battus, mutilés et assassinés.

Etudiez les enseignements de la révolution russe ! Cette page spéciale dédiée au centenaire de la révolution d'octobre sera régulièrement actualisée. 

Nous publions un texte de l’historien marxiste français, Pierre Broué (1926 – 2005), auteur d’ouvrages qui sont de véritables trésors sur l'histoire des révolutions et de l'Opposition de Gauche contre Staline en Union Soviétique. En réaction à l'image d'un parti bolchévique austère et dictatorial, il se penche dans cet article sur la vivacité du parti et la façon dont ses membres vécurent leur militantisme. En vue du centenaire de la Révolution russe, il nous semble nécessaire de raviver cet esprit révolutionnaire et de s'en inspirer pour la lutte actuelle et à venir. Cet article a été publié par une revue qui a disparu depuis, Politique, la revue (nr 6. 1997).

Dans la troisième partie de L'avènement du bolchévisme, Trotsky aborde la formation du gouvernement soviétique, les difficultés face à la tentative de contre-révolution, ainsi que la question de la dissolution de l'Assemblée constituante, en janvier 1918.

Cet article est extrait d’une brochure sur le contrôle ouvrier (en Anglais) rédigée par Rob Lyon. Il y analyse les expériences de contrôle et de gestion ouvrière en Russie, après la Révolution, qui offrent d’inestimables leçons aux travailleurs du monde entier. Les intertitres sont du traducteur.

Dans la deuxième partie de son premier livre sur la révolution russe, Léon Trotsky explique les principaux développements à partir de la convocation de la Conférence démocratique en septembre 1917 jusqu'à l'insurrection du 25 octobre (7 novembre dans le calendrier grégorien).

Nous republions ici un livre de Léon Trotsky rédigé en 1918 au moment des négociations de paix à Brest-Litovsk. Cet ouvrage retrace les étapes décisives de la révolution russe de 1917, de la révolution de février jusqu’au Traité de Brest-Litovsk de mars 1918.

Chaque année, en date du 8 mars, la Journée internationale de la femme est célébrée à travers le monde. De nos jours, il s’agit essentiellement d’une journée de sensibilisation et de rappel de l’oppression vécue par ces dernières. Cette année, cette journée a une signification particulière puisqu’il s’agit également de l’anniversaire du commencement de la révolution russe de 1917.

Cette année marque le 100e anniversaire de la révolution russe, qui pour les marxistes est d’une importance colossale. Pour la première fois – si l’on excepte l’héroïque soulèvement des communards, en 1871 –, les travailleurs prenaient le pouvoir et engageaient la construction d’une société socialiste. L’impact international de cet événement fut immense. Il bouleversa le cours de l’histoire.

Le mouvement #blacklivesmatter montre clairement que, malgré la lutte qui a eu lieu dans le passé pour les droits civiques, les inégalités et le racisme sont toujours florissants en Amérique. De nombreux jeunes cherchent des réponses et une façon de pouvoir changer la société. En tant que marxistes, nous nous trouvons en première ligne des luttes contre toutes les formes de discrimination. Nous pensons que pour réussir, ces luttes doivent se mener en parallèle avec celles de la classe ouvrière unifiée, contre le capitalisme et pour le socialisme. A l’occasion des cinquante ans du mouvement, nous nous proposons d’analyser ici les réussites et les échecs d’une de ses expériences les plus inspirantes.

Le 20 août 1940, un agent de Staline assassinait lâchement le révolutionnaire russe Léon Trotsky, à Mexico. Celui-ci travaillait justement, à l’époque, sur la deuxième partie d’une longue biographie de Staline. Depuis, toutes les éditions parues de ce chef d’œuvre inachevé furent très insatisfaisantes, comme nous l’expliquons plus loin. Aussi la Tendance Marxiste Internationale (TMI) est-elle fière d’annoncer qu’elle vient de publier la version de Staline la plus complète et la plus fidèle aux intentions politiques de son auteur.

Il y a exactement 80 ans les généraux se soulevèrent en Espagne contre la République. A cette contre-révolution dirigée par le général Franco, les travailleurs et les paysans répondent par une révolution armée d’une profondeur sans pareil.  Nous vous proposons quelques lectures pour mieux comprendre la ‘guerre civile’ et en tirer des enseignements pour notre lutte d’aujourd’hui.

Avec la terrible tragédie survenue à Orlando cette semaine, nous avons pensé qu'il serait pertinent de publier cet article sur la lutte des LGBTQ+ et la Révolution d'Octobre. Il a été publié une première fois le 25 mars dernier en anglais sur le site web de nos camarades de Socialist Appeal, aux États-Unis.

Cet article a été publié pour la première fois dans la revue marxiste italienne FalceMartello, en juillet 2002.

La Révolution d’Octobre 1917 fut l’événement le plus important de la lutte pour l’émancipation des femmes dans l’histoire de la Russie. Analyser cette expérience nous permet de mieux comprendre les développements du mouvement pour la libération de la femme jusqu’à nos jours. Mieux encore : l’expérience de la formidable lutte des femmes bolcheviques est pleine de leçons fondamentales et toujours d’actualité, car c’est un exemple de la voie la plus efficace pour surmonter l’oppression des femmes.

« Je voulais réveiller ces femmes de la classe opprimée pour qu’elles ne soient plus simplement l’objet d’un débat parmi les plus fortunés mais qu’elles combattent pour elles-mêmes, méprisant les platitudes, se révoltant contre leur odieuse condition, et réclamant pour elles-mêmes ainsi que pour leur famille le partage total des bénéfices de la civilisation et du progrès. » (Sylvia Pankhurst).

"La conférence de Zimmerwald marqua un tournant dans la politique européenne, pendant la guerre. Pour la première fois depuis août 1914, le lien entre les socialistes des pays belligérants était renoué, malgré les gouvernements bourgeois et malgré les efforts des directions des partis « officiels ». Elle permit de relever le drapeau du socialisme révolutionnaire, abandonné par les sociaux-chauvins. Enfin, Zimmerwald posa les premières bases, encore fragiles et hésitantes, de la fondation de la IIIe Internationale, qui allait naître des ruines de la précédente, après la révolution d’Octobre 1917."

Lors d’un colloque international à Barcelone, en 2003, Esteban (Sieva) Volkov est revenu sur les circonstances de l’assassinat de son grand-père Léon Trotsky, à Mexico, le 20 août 1940.   Il est nécessaire de rétablir la vérité historique, dans cet océan de confusion, de falsification et d’altération dont sont responsables les oppresseurs et les exploiteurs de la planète, qui veulent maintenir le statu quo.

Il y a 79 ans, le Front Populaire accédait au pouvoir. En même temps, une puissante vague de grèves avec occupation déferlait sur le pays. Dès son entrée en fonction, le nouveau gouvernement faisait voter la semaine de 40 heures et lemaines de congés payés, entre autres. Dans la mémoire collective du mouvement ouvrier, le Front Populaire est associé à cette magnifique mobilisation des salariés et à ces réformes sociales qui, en les arrachant un peu à l’usine ou au bureau, les élevaient au-dessus du rang de simples bêtes de somme. C’est donc à juste titre qu’on célèbre, aujourd’hui, l’audace et l’énergie de ces travailleurs : ils ont écrit l’une des plus belles pages de l’histoire de notre classe.

Aujourd’hui, pour le 97e anniversaire de la révolution russe, nous republions cet article d’Alan Woods, écrit pour la préface à L’Histoire de la révolution russe de Léon Trotsky, que les éditions britanniques Wellred ont republié en 2007.

A l’approche du centième anniversaire de l’assassinat de Jean Jaurès, le 31 juillet 1914, Arte diffuse un documentaire intitulé Jaurès est vivant ! Le travail sur les images d’archives est admirable. Mais pour le reste, il s’agit d’une interminable accumulation de distorsions du marxisme et de la pensée de Jaurès, sur fond de canonisation du « réformisme » et de « l’idéalisme » du grand dirigeant ouvrier.