Voici le texte du tract que nous allons distribuer demain dans les manifestations syndicales et dans la manifestation des Gilets Jaunes ce samedi.

Les Gilets Jaunes ont fait irruption avec fracas dans la lutte sociale en France et en Belgique. Plus qu’un mouvement de protestation, il s’agit d’un soulèvement. Leur méthode de lutte ? L’occupation des carrefours et ronds-points. Les barrages routiers devant les dépôts de carburants ou les raffineries ont suscité rapidement le soutien d’une grande partie de la population. Les Gilets Jaunes ont compris que, pour obtenir satisfaction, il ne suffisait pas de se promener dans les rues de Bruxelles ou Paris : pour gagner, il faut bloquer l’économie. Par leurs actions, ils ont dit : ‘Maintenant ça suffit’. Ils en ont marre de payer pour une crise lorsque les riches deviennent toujours plus riches. Leur galère est celle de tous les travailleurs, des retraités, des sans-emplois, des pauvres et des petits indépendants. Leur colère est aussi la nôtre. Débutée comme une opposition à l’augmentation du prix du carburant, la protestation est maintenant plus large. Aujourd’hui c’est la cherté de la vie, les bas salaires, l’austérité et les taxes injustes qui sont en ligne de mire. En somme, toute la politique des gouvernements des riches en France, en Belgique et dans le reste de l’Europe. L’horizon des revendications est devenu également plus vaste et englobe désormais le pouvoir politique et l’organisation de la démocratie. Macron est rejeté et sa démission exigée, tout comme la dissolution de l’Assemblée Nationale. La solution réclamée par les Gilets Jaunes ? « Le pouvoir au peuple ».’En Belgique aussi, c’est le gouvernement de Michel qui est visé et qui doit tomber.

Après trois semaines de lutte en France, les Gilets Jaunes ont obtenu la suppression de la hausse des taxes sur plusieurs carburants, ainsi que le gel des prix du gaz et de l’électricité. Par les blocages, ils ont remporté plus que des années de concertation sociale et de journées d’action ‘saute mouton’ organisées par les directions syndicales. Mais la partie n’est pas finie. De plus en plus de structures syndicales locales et sectorielles, tout comme des associations (telles que le comité Adama en France) et les jeunes, ont rejoint le mouvement. Quand un gouvernement recule, il faut continuer d’avancer. Les mesures supplémentaires annoncées lundi par Macron ne sont qu’un mauvais tour de passe-passe. Il ne convainc personne. Il le sait parfaitement et manie donc allègrement la matraque contre le mouvement. Les médias nous traitent de casseurs, mais c’est bien l’Etat qui orchestre la violence pour nous intimider et nous discréditer.

En Belgique, le gouvernement a aussi peur de la colère sociale. Prudent, Charles Michel a décidé de ne pas indexer le prix du diesel l’année prochaine. Une petite victoire. Cela prouve qu’il est possible de gagner. Il faut faire converger les actions des Gilets jaunes avec celles des syndicats et du mouvement pour le climat. Les difficultés de fin de mois et de fin du monde trouvent leurs origines dans le système capitaliste. Les actions syndicales de cette semaine, par contre, sont largement en dessous des attentes des travailleurs. Elles sont surtout en deçà de ce qui est nécessaire pour faire plier le gouvernement. Pour atteindre cet objectif, il faut une vraie grève de 24h avec des barrages routiers sur tous les points stratégiques du pays. La grève est la meilleure façon de bloquer l’économie.

On ne peut pas se contenter de quelques miettes. Il faut un vrai changement de cap. Oui, les riches doivent payer pour leur crise et être taxés plus. Tout comme il est nécessaire d’augmenter le pouvoir d’achat, les salaires, les retraites, de refinancer les services publics, et de mettre fin aux privatisations. Plus largement pour mettre un terme à l’austérité, aux inégalités, à la dévastation de notre planète, il faut rompre avec le capitalisme.

Plus d’informations sur www.marxiste.be et Facebook/revolutionsocialiste.be

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