Depuis au moins une semaine, un mouvement de contestation des étudiants de l’Université de Columbia à New-York occupe le campus de la faculté pour protester contre le soutien des USA à Israël. Jeudi dernier, le « campement de la solidarité avec Gaza » a été réprimé sur demande des autorités de l’université et la police a procédé à une centaine d’arrestations.

Le campus de cette université n’avait pas connu une telle répression depuis le mouvement étudiant contre la guerre au Viêt Nam en 1968.

Lorsque le recteur de l’université a menacé d’exclure les étudiants contestataires, une centaine de professeurs sont montés au créneau pour prendre la parole contre le rectorat et soutenir les étudiants.

De plus, comme souvent, la répression injuste du mouvement revendicatif a déclenché une vague de solidarité à l’intérieur du pays et des mouvements similaires sont en train de naître dans au moins 25 grandes facultés américaines. (Voir carte ci-joint).

Des milliers d’étudiants ont ainsi emboité le pas des manifestants de Columbia pour réclamer que les USA arrêtent de soutenir Israël dans son projet colonial. Partout les directions des établissements américains ont fait de même et prennent des mesures répressives d’interdiction des comités de soutien à la Palestine et envoient la police briser les mouvements étudiants.

Ces universités pourtant d’ordinaire si fières de se présenter comme les chantres du libre-examen et des idées libérales n’ont pas hésité à obéir à celui que beaucoup aux USA surnomment « Joe le génocidaire » Biden, qui s’est d’ailleurs empressé de qualifier tous les étudiants participant à ce mouvement « d’antisémites » … Mot que la bourgeoisie mondiale utilise à tout va, en France, en Belgique, comme aux USA pour attaquer le mouvement de solidarité avec les dizaines de milliers de victimes gazaouies.

Tout récemment encore, Rima Hassan, candidate de l’Union Populaire aux européennes, une juriste d’origine palestinienne ayant grandi dans un camp de réfugiés, s’est vu interdire de tenir une conférence à l’Université de Lille à la suite de pressions de la droite qui l’accusait d’être antisémite alors qu’elle réclame, comme tant d’autres, un cessez-le-feu immédiat et la paix dans cette région du monde où les impérialistes font régner un chaos sans fin. En Belgique aussi des conférences ont été annulées en dernière minutes, et des organisations comme Samidoun interdites de s’exprimer également

De plus, les organisations qui sont à la base de ce mouvement de protestation aux USA sont en réalité pour une bonne partie des juifs membres d’organisation tels que « Jewish Voice For Peace ». Ce qui n’a pas empêché l’Université de Columbia de l’interdire, ainsi que l’organisation « Students For Justice In Palestine », en novembre dernier, sous prétexte « d’antisémitisme » ! On marche sur la tête…

Il est vraiment ironique de constater qu’actuellement la principale menace qui pèse sur les étudiants juifs qui participent à ces mouvements est en réalité la répression de la police américaine et non les étudiants mobilisés, comme l’a déclaré un étudiant de la « Jewish Voice For Peace » sur CNN.

Les manifestations contre la guerre d'Israël à Gaza n'ont rien à voir avec la haine des Juifs. Les jeunes sont en réalité écœurés par les scènes atroces de parents pleurant les corps sans vie de leurs enfants. Selon les chiffres officiels, le régime israélien a massacré plus de 34 000 personnes, dont une grande majorité de femmes et d'enfants. La famine et les maladies, activement orchestrées par l'État sioniste, se propagent rapidement.

Et comment les puissances impérialistes réagissent-elles à cette souffrance insondable ? En déclarant leur soutien inconditionnel à Israël et en appuyant leurs paroles par des milliards de dollars. Le dégoût des étudiants n'est qu'aggravé par la complicité honteuse des administrations universitaires, qui ont lancé leurs propres campagnes de répression pour compléter celles de l'État capitaliste et des médias corporatistes.

Sept mois de marches et de manifestations n'ayant pas permis de mettre fin à l'hémorragie, les étudiants se sont tournés vers les campements et les occupations afin d'intensifier la lutte contre les massacres impérialistes. Ils ne sont pas les seuls. Le jour même où la police de New York a pris d'assaut Columbia, 28 employés de Google ont été licenciés pour avoir occupé des bureaux à New York et en Californie afin de protester contre l'aide apportée par le géant de la technologie à l'armée israélienne.

La lutte pour la libération de la Palestine, qui a inspiré des dizaines de millions de travailleurs et de jeunes, frappe au cœur du capitalisme américain et mondial. Dans l’antre de la bête capitaliste, aux USA, les campus universitaires sont devenus un point central de mobilisation pour le mouvement de protestation, faisant écho à la grande vague d'étudiants et de travailleurs contre la guerre du Viêt Nam dans les années 1960 et 1970 qui avaient joué un rôle de premier plan dans l’arrêt de la guerre.

L'histoire a prouvé, plus d'une fois, le potentiel révolutionnaire des étudiants. Mais ce potentiel ne peut être réalisé que lorsque les étudiants se lient à la classe des travailleurs. Ces derniers mois, les travailleurs et les étudiants ont adopté des tactiques unitaires mais, jusqu'à présent, leurs efforts sont trop isolés et non coordonnés pour porter un coup sérieux. Un parti révolutionnaire lié à la classe laborieuse est nécessaire de toute urgence pour organiser les étudiants et les travailleurs en vue d'une lutte déterminée pour renverser ce vieux monde capitaliste qui n’amène que la souffrance et la haine des peuples.

Lorsqu'elle est organisée correctement, il n'y a pas de force plus grande sur terre que la classe ouvrière. Seuls les travailleurs ont le pouvoir d'arrêter la production, de prendre l'économie en main et d'enrayer la machine de guerre israélienne. Les dockers en Inde, en Italie, en Grèce, en Turquie, en Espagne et en Afrique du Sud ont montré la voie en refusant de manipuler des cargaisons susceptibles de contribuer à l'assaut génocidaire d'Israël.

De futures occupations sont en préparation ailleurs dans le monde en soutien aux étudiants américains. Des étudiants de l’UGent solidaires des Palestiniens ont déjà appelé à mobiliser pour lancer une occupation du 6 au 8 mai dans l’université de Gand pour dénoncer ses liens dans la recherche avec les universités israéliennes. Ce type de mobilisation mettra de fait la pression sur notre propre classe dirigeante et incitera le mouvement ouvrier à redoubler d’efforts pour lutter avec les moyens nécessaires dans la rue, sur les lieux de travail, dans les ports et les aéroports pour mettre fin au plus vite à la souffrance du peuple palestinien qui n’a que trop duré.

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(Article distribué sous forme de tract sur les campus belges)

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